La Gazette

des Comores

Un effort de conscience collective

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Un effort de conscience collective © : HZK-LGDC

"Tous les régimes connus sont condamnables si on les rapporte à un idéal abstrait d'égalité ou de liberté". Raymond Aron


Alors que l’opinion est en train de décortiquer la formation du nouveau gouvernement, certains analystes sous les cocotiers font remarquer que dans tout ce charivari, le président de la république est resté zen. Cette façon de faire ou si vous voulez de ne rien faire, lui donne l’air pour certains, d’être au dessus de la mêlée.

 

Il faudra que l’actuel chef de l’Etat prenne la mesure, du vécu quotidien de nos compatriotes. Le 29 octobre 1961, à la tribune de l’Assemblée Nationale Française, alors qu’il était député des Comores, le regretté Président Saïd Mohamed Cheikh disait qu’« un peuple qui ne mange pas à sa faim, qui n’a pas un travail régulier, qui ne sent pas qu’on s’intéresse à sa santé, à son instruction, à son avenir, est toujours prêt à mettre en doute le pouvoir politique qui le dirige». Dans ce même discours, il avait indiqué que : « ils (les problèmes économiques) conditionnent tout le progrès social possible, et en même temps la stabilité politique elle-même ».

 

Après quinze ans de tournante, il faut commencer à tirer quelques leçons. Entre l’Union et les îles, l’autonomie dont les gens rêvent, c’est une autonomie du quotidien. C’est une autonomie qui rapproche les citoyens de l’administration, qui règle les problèmes loin d’une bureaucratie paralysante. Ce n’est pas la gestion d’une administration parallèle à celle de l’Union. Tout cela ne veut pas dire que l’Etat central est sans reproches. Loin de là.

 

Mais, il nous faut être sérieux dans notre organisation si nous voulons être efficaces et efficients dans nos actions. Monsieur de la Palice ne dirait pas autre chose. Nous ne pouvons pas passer tout notre temps dans des débats interminables sur la mise en place de superstructures budgétivores alors que notre population a faim, que notre éducation n’est plus performante, que nos sociétés d’état sont toujours aussi opaques, que l’inflation croît et ainsi de suite.

 

Dans nos îles, les responsables devraient avoir l’esprit d’un coureur de relais, savoir que suivant les paramètres inhérents à l’insularité, nul ne peut à lui seul parcourir la distance réglementaire sans passer le relais au suivant. Et cet esprit du relais est valable dans tous les secteurs. Cette mobilité devrait être ancrée en nous. Elle permettrait d’éviter de passer notre temps dans des discussions à n’en plus finir.

 

Et pourtant, il convient de relativiser un peu nos difficultés financières dans la mesure où il paraît « qu’Il n’est aucun problème humain qui ne puisse trouver de solution, puisque cette solution existe en nous. Mais la trouver, la dégager, l’appliquer, exige un effort d’une intensité et d’une fécondité particulière, puisqu’il s’agit d’un effort de conscience ».

 

Mmagaza

 


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