Le regroupement du mois de mars des Cœlacanthes, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, a suscité de nombreuses réactions, parfois démesurées, de la part de certains observateurs. Entre la défaite face au Mali et la victoire contre le Tchad, les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir, pointant du doigt le sélectionneur comme s’il s’agissait d’un échec cuisant. Pourtant, il convient de rappeler que l’objectif initial assigné à l'encadrement technique n’était pas une qualification immédiate pour la Coupe du Monde, mais bien une reconstruction d’une équipe fragilisée.
En effet, après l’élimination pour la CAN 2023 et la fronde de plusieurs cadres de l’équipe nationale en octobre 2023, le sélectionneur a hérité d’une mission complexe à savoir rebâtir un collectif solide et cohérent. Et à ce titre, les résultats obtenus parlent d’eux-mêmes. Les Comores ont brillamment validé leur qualification pour la CAN 2025 en terminant en tête de leur groupe devant la Tunisie, ancienne championne d’Afrique. Une performance historique qui doit être saluée sans pour autant faire naître des ambitions prématurées.
Il est important de ne pas tomber dans le piège de l’euphorie, à l’image de ce qu’a vécu la sélection malgache après son exploit à la CAN 2019. Être lucide, c’est comprendre que chaque succès est une étape, non une finalité. La qualification pour une Coupe du Monde ne dépend pas uniquement du niveau de jeu sur le terrain. Elle requiert un ensemble de paramètres, parfois extérieurs au football pur : expérience, gestion de la pression, constance dans les résultats, et parfois même des éléments moins maîtrisables. L’exemple du Ghana, actuellement bien placé dans le groupe malgré une élimination à la CAN, montre que les dynamiques peuvent varier rapidement. Le football n’est pas une science exacte. Les supporters et les médias doivent donc accompagner leur équipe avec lucidité, en respectant le temps de maturation d’un projet sportif ambitieux.
Plutôt que de se rêver déjà à la Coupe du Monde, les Cœlacanthes gagneraient à consolider leur identité de jeu, à préserver l’unité du groupe, et à travailler avec humilité. Car c’est bien en gardant les pieds sur terre que l’on gravit les sommets, pas en se croyant déjà arrivé et ça, ça n’arrivera qu’avec l’implication de tout le monde (médias, supporters, fédération, gouvernement) dans l’esprit de créer une équipe qui va durer dans le temps. Nous serons tous mieux inspirés de méditer sur les propos de l’ancien sélectionneur des Pays-Bas, Leo Bennhakker qui disait. « Le monde du football est structuré de telle façon que le succès a toujours beaucoup de pères et l’échec n’en a qu’un seul : l’entraîneur » et éviter de jeter la pierre sur ceux qui essaient de construire quelque chose.
Imtiyaz
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.