Jamais on n’aurait pu croire que la réalité rattraperait l’adage des supporters comoriens « On est prêt à mourir pour notre équipe », qui vouent un culte quasi-religieux à leur équipe nationale de football. La faucheuse a fini par rattraper le jeune Fahad Moindze hier mardi dans son lit d’hôpital en Tanzanie ou il était soigné après avoir été victime d’un tir d’un militaire une semaine auparavant.
Mardi 21 novembre dernier, alors que les Comores affrontaient le Ghana lors de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, des incidents malheureux se sont produits à l’entrée sud du stade Omnisports de Maluzini. A la suite de ces incidents, un jeune homme répondant au nom de Fahad Moindze a été grièvement touché par l’arrière de la tête par un tir de l’armée venue en renfort de la gendarmerie débordée par une foule immense qui voulait accéder au stade.
Transporté à l’hôpital quelques minutes après, le jeune homme d’une vingtaine d’années a du être évacué d’urgence par un avion médicalisé affrété par l’Etat pour être soigné en Tanzanie. Quatre jours après, la nouvelle de sa mort est tombée et a plongé le pays dans la consternation et la stupeur. Sitôt après l’annonce de la nouvelle, les hommages et autres condoléances ont commencé à être posté dans les réseaux sociaux a l’endroit du défunt ainsi qu’à sa famille. « La Fédération de Football des Comores rend hommage à la mémoire du disparu et s’associe avec la population comorienne et les supporters des Cœlacanthes pour prier Dieu qu’il accueille dans son paradis éternel » peut-on lire sur une publication de la FFC datant du mardi 28 novembre.
La mort de ce jeune supporter apparemment sans problème soulève de nombreuses interrogations quant à la gestion des matchs internationaux des Cœlacanthes. Si jusqu’à maintenant la nature de l’arme et le projectile utilisé reste en conjecture, le fait même que l’armée soit déployée dans un théâtre de maintien de l’ordre reste une question sans réponse. Si des vidéos montrent un attroupement et même une forte poussée qui fait céder le grand portail du côté sud du terrain, les circonstances des tirs restent encore non élucidées et peu connues du grand public faute d’enquête.
Le rôle de l’armée étant le principal mis en cause dans cette affaire, les comoriens n’oublient pas non plus la vente des billets qui étaient chaotique voir spéculative. De nombreux comoriens reprochent aux points de ventes d’avoir caché les billets pour finalement les sortir a la dernière minute pour pouvoir les vendre à des tarifs plus onéreux que ce qui était prévu au départ. D’autre part, de simples citoyens achetaient les mêmes billets en surnombre avec les mêmes intentions, faire de la spéculation dans les dernières heures qui précédaient le début de la rencontre.
C’est pourquoi dans la bousculade du portail sud, on retrouvait à la fois des gens qui avaient le billet mais aussi d’autres qui n’en avaient pas faute d’avoir le surplus d’argent pour avoir le précieux sésame qui se vendait entre 4000 à 7500 FC au lieux des 2500 FC fixé au départ. Sans vouloir incriminer qui que ce soit on peut déjà déplorer des tels comportements qui doivent interpeller la Fédération à prendre des dispositions et des mesures sévères à l’endroit des points de ventes si les rumeurs d’une spéculation venaient à être confirmées.
Imtyaz
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