La Gazette

des Comores

À la découverte du « Kassongo », un poisson pas comme les autres

À la découverte du « Kassongo », un poisson pas comme les autres © : HZK-LGDC

Depuis quelques jours, un nouveau poisson fait sensation sur les étals de Fomboni. Inconnu des Mohéliens, il suscite autant de curiosité que d’interrogations. Appelé « Kassongo » par les vendeurs, « Castagnole » par le pêcheur qui le capture, et parfois identifié comme le « Jobfish noir » (Aphareus rutilans), ce poisson intrigue autant par son apparence que par son origine. Nous sommes allés à la rencontre de Consta Nowooh, un pêcheur réunionnais installé à Mohéli, pour en savoir plus.


À première vue, le « Kassongo » n’a rien d’attrayant. Ses yeux globuleux et sa silhouette inhabituelle lui donnent un air peu engageant, presque repoussant. Certains le confondent avec un poisson d’eau douce, d’autres le comparent à des espèces marines déjà connues. Et pourtant, sous cette allure étrange se cache une chair fine et savoureuse, comme l’attestent ceux qui ont osé le goûter. Consta Nowooh, pêcheur professionnel originaire de La Réunion, affirme pêcher ce poisson depuis 2004. Il est, selon lui, le seul aux Comores capable de le capturer, en raison des conditions particulières et du matériel spécifique que cette pêche requiert. « Je le pêche à plus de 400 mètres de profondeur. Ce n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut un bateau homologué pour naviguer en haute mer et disposer d’un équipement très sophistiqué », explique-t-il.

Il détaille : « Il faut un sondeur, un appareil qui ressemble à une télévision, relié à une sonde d’au moins un kilo pour atteindre les grandes profondeurs, jusqu’à 1000 mètres. Le système envoie un écho vers le fond marin, qui est interprété via satellite, ce qui permet de voir ce qui se passe sous l’eau. Il faut aussi un moulinet électrique professionnel, comme le Mia X9 ou le Crystal Fishing Hotgam 302. Ce sont des outils coûteux, dont peu de pêcheurs comoriens disposent. » Mais l'identité précise du « Kassongo » reste floue. Tandis que Nowooh le nomme Castagnole en référence au Chromis chromis, une espèce méditerranéenne vivant habituellement à moins de 50 m de profondeur –, d’autres le reconnaissent comme le Jobfish noir, ou Aphareus rutilans, aussi appelé vivaneau noir, un poisson bien connu des eaux profondes de l’océan Indien, de Madagascar à l’archipel des Comores.

La confusion vient du fait que l’apparence du poisson ne colle pas tout à fait avec la Castagnole méditerranéenne, tandis que sa profondeur de capture dépasse largement celle habituellement observée pour l’Aphareus rutilans, souvent pêché entre 100 et 300 mètres. Consta Nowooh lui, est catégorique : « Je les capture toujours au-delà de 400 mètres. » Le mystère autour du « Kassongo » reste donc entier. Mais une chose est sûre : ce poisson encore méconnu pourrait bien se faire une place dans les assiettes comoriennes à condition d’oser le goûter.

Riwad

 


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