À l’occasion de ses quatre ans d’existence, l’association Faina a organisé une cérémonie ce vendredi 27 juillet à Fomboni Mohéli, réunissant autorités, forces de l’ordre, magistrats, ONG et représentants des comités de quartier. L’événement a permis de dresser un bilan alarmant : en 2024, Mohéli a enregistré 54 cas de violences sexuelles, principalement sur des mineures.
La salle multifonctionnelle de Fomboni a accueilli une cérémonie à la fois symbolique et engagée : les quatre ans de l’association Faina, pilier de la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre. La célébration a réuni une large palette d’acteurs concernés : autorités locales, gendarmes, magistrats, représentants d’ONG, et membres des comités villageois. Ensemble, ils ont échangé sur les défis à relever pour enrayer ce fléau. Dès l’ouverture, le maire de Fomboni a salué l’engagement de Faina. Le ton est rapidement monté avec les chiffres présentés par la directrice du Genre, Mme Nasra : entre janvier 2024 et mai 2025, 241 cas de violences ont été recensés, dont 54 violences sexuelles – en majorité sur des filles. Une tendance inquiétante qui révèle une hausse significative des agressions sur mineurs.
L’ancienne directrice du Genre, Mma Karim, a livré un témoignage poignant, appelant à une mobilisation collective : « Il est urgent que chaque citoyen s’implique dans la protection de l’enfance. » De son côté, Mme Zoulfati, fondatrice de l’association Faina, a rappelé la genèse du mouvement, né de l’inaction face à l’augmentation des violences dans les quartiers. Elle a salué le rôle des comités villageois, véritables relais communautaires de prévention et de signalement. Moment fort de la journée, l’intervention de la procureure générale, Zamzam Ismael Issoufa, qui a rappelé l’atrocité du viol d’une fillette de 8 ans survenu en mai 2021, qui avait secoué la société comorienne. Elle a souligné l’engagement du président de la République, qui a élevé l’agression sexuelle au rang de crime par une loi promulguée en 2021. Elle a insisté sur l’application rigoureuse de cette législation, notamment à l’encontre des enseignants coupables : « Aucun professeur reconnu coupable d’un tel acte ne doit pouvoir continuer à enseigner. »
Pour clôturer, le coordinateur régional de Faina à Mohéli, Toiwilou Madi Bamdou, a lancé un appel aux parents : « Si vous soupçonnez un abus, parlez. N’hésitez pas à vous adresser à la gendarmerie, à la justice, à Faina ou aux ONG partenaires. Le silence protège les bourreaux. » À travers cette commémoration, l’association Faina réaffirme son engagement à faire des Comores un pays plus sûr pour ses enfants.
Riwad
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