La Gazette

Le Ministre de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme chargé des affaires foncières Afretane Youssoufa a effectué une visite technique le week-end dernier à Mohéli. La Gazette des Comores / Hzk-Presse l'a rencontré pour quelques questions concernant les infrastructures routières et le projet post-Kenneth.

Question : Des rumeurs circulent selon lesquelles les travaux de réhabilitation de la route de Wanani-Nioumachoi n'ont aucun contrôle. Les travaux sont très accélérés mais la population locale craint qu'ils ne soient pas durables. Qu’en dites-vous ?

Afretane Youssoufa (A.Y.) : En matière de travaux publics, il ne suffit pas de voir pour juger. Tout se passe avec des tests d'expérimentation en laboratoire d'abord. Effectivement j'ai bien entendu ces rumeurs. Je me suis déplacé personnellement pour constater l'évolution de ce chantier. Je me suis entretenu avec les responsables de ces travaux. Mais je n'ai pas remarqué d’anomalies qui pourraient compromettre la durabilité de cette future route. D'ailleurs chaque mois, j'effectue des visites dans l'ensemble des îles pour superviser les travaux et identifier tous les problèmes qui peuvent freiner ou détruire les projets de réhabilitation des routes qui sont lancés dans le pays. J'en profite pour rassurer la population à Mohéli que les différentes composantes des matériaux utilisés pour la réhabilitation de ces 18 km séparant Wanani et Nioumachoi répondent aux normes internationales et toutes les dispositions sont prises pour que cette route ait une garantie de plusieurs années.

Question : Malgré les efforts fournis par le gouvernement pour aménager les routes, nous avons remarqué ici à Mohéli qu'il y'a des voies de communication terrestre qui sont en très mauvais état. Que comptez-vous faire ?

A.Y. : Bien-sûr qu'il y'a des routes qui sont actuellement impraticables dans l'île. Lors de l'inauguration des voiries urbaines de Fomboni, le chef de l'État avait pris un engagement de réhabiliter tous les axes linéaires de Mohéli pour répondre aux attentes de l'émergence du pays. Après le lancement officiel du chantier de Wanani-Nioumachoi il y a près d'un an, la semaine dernière nous avons signé trois conventions avec la Banque africaine de développement (BAD) pour un montant total de 6 milliards de francs comoriens, dont 46% de ce financement seront utilisés dans le secteur du transport et 13% dans le domaine de l'énergie. Une part sera aussi injectée dans l'agriculture et dans les travaux d'assainissement de l'eau. En ce qui concerne le transport, il s'agit de la réhabilitation du tronçon routier Domoni - Mremani à Anjouan, de Ouallah Mirereni - Nioumachoi à Mohéli et celle de Mitsoudjé - Foumbouni à la Grande Comore. A Mohéli nous avons déjà retenu une entreprise italienne basée à Naïrobi pour la réhabilitation de cette route. D'ailleurs les responsables de cette entreprise ont déjà visité l'île. Dans le cadre du projet appelé BAD 4, nous sommes à l'étape de la conception du projet concernant la route séparant Kangani et Hagnamoinda jusqu'à Itsamia. Ce n'est pas un rêve. Tous ces travaux s'effectueront d'ici quelques temps.

Question : Suite au passage du cyclone Kenneth en 2019 causant d’importants dégâts aux habitations et aux infrastructures, le gouvernement comorien en partenariat avec la Banque mondiale, a mis en place un projet post-Kenneth afin de reconstruire le pays. Où en sommes-nous avec la construction des digues tant prônées par le gouvernement ?

A.Y. : Ce projet comporte principalement deux composantes principales. La première est la composante logement. La deuxième est celle des infrastructures routières et protections côtières. En ce qui concerne cette dernière, nous avons choisi le site de Foumbouni à Ngazidja, Djoiezi et Nioumachoi à Mohéli et Ouani à Anjouan pour construire des digues de protection. On a organisé un atelier de restitution et de validation du rapport dudit projet jeudi dernier à Moroni. Le bureau d’études et les équipes techniques étaient là pour valider ces études. J'espère que les appels d’offres seront lancés d’ici deux mois et que le projet pourra enfin voir le jour.

Propos recueillis par Riwad

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