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Le Conseil du Fatwa des Comores tranche officiellement sur la question de l’horaire de la prière du vendredi. Dans une fatwa signée par le Grand Mufti, Cheikh Aboubacar Saïd Abdillah Djamalillaïl précise que les prêches débutent désormais à 13h00.
La polémique autour de l’horaire de la prière du vendredi vient de connaître un tournant décisif. Dans un document officiel signé le 30 septembre 2025 et enregistré sous le numéro 25N°26/Dar_Ifta/CF, le Dar al-Ifta, par la voix du Président du Conseil du Fatwa et Grand Mufti, Cheikh Aboubacar Saïd Abdillah Djamalillaïl, annonce que la prière de vendredi sera désormais organisée à partir de 13h00 précises. « Il est conforme aux prescriptions islamiques d’organiser les prêches du vendredi à partir de 13h00, dès lors que cet horaire intervient après l’entrée du temps canonique de la prière de Dhuhr et avant celui de la prière de ‘Asr », est-il écrit dans cette fatwa, dont La Gazette des Comores s’est procuré une copie.
Cette décision intervient après une saisine officielle du ministère des Affaires islamiques, qui avait sollicité l’avis du Conseil afin de concilier le caractère obligatoire de la prière du vendredi avec le nouveau régime hebdomadaire de travail dans les administrations publiques. « Nous avons étudié les sources coraniques et prophétiques, ainsi que les avis des différentes écoles juridiques, en tenant compte des réalités contextuelles et des objectifs supérieurs de la Shari‘a », peut ont lire dans le texte, publie sur la page de Dar ifta qui cite notamment un hadith rapporté par Ahmad, Abu Dawud, al-Tirmidhi et al-Hakim.
Le Conseil du Fatwa ne s’est pas contenté de valider le principe. Il a également fixé un programme précis pour l’ensemble des mosquées du pays. « Le premier appel à la prière (adhan) a lieu au moment de l’entrée de l’heure. La traduction du prêche en langue comorienne est prévue à 12h30. La montée sur le minbar et le début du khutba interviennent à 13h00. La prière de Djumu‘a débute à 13h15 », est-il mentionné. Le Grand Mufti insiste sur le respect scrupuleux de ces horaires. « Nous exhortons l’ensemble des fidèles musulmans, ainsi que les imams, prédicateurs et responsables religieux, à observer avec piété et engagement les horaires de prière fixés », est-il écrit dans le document.
Pour les autorités religieuses, cet ajustement vise à préserver l’unité des fidèles tout en respectant les réalités administratives du pays. « Cette organisation des horaires permet aux agents de l’administration publique de remplir leur obligation religieuse, conformément aux prescriptions islamiques, tout en respectant leur emploi du temps professionnel », est-il précisé. Le Conseil du Fatwa rappelle que l’objectif de la Shari‘a est de faciliter la pratique religieuse et non de la rendre contraignante. « Et c’est Allah qui accorde la réussite », conclut le texte, signé par Aboubacar Saïd Abdillah Djamalillaïl, Président du Conseil du Fatwa et Grand Mufti des Comores. Il s'agit d'un document qui marque une étape importante dans l’organisation de la vie religieuse nationale. Toutefois, une question demeure : cette publication réussira-t-elle à mettre fin à la polémique ou alimentera-t-elle encore le débat entre certains oulémas opposés à ce choix d’horaire ?
Ibnou M. Abdou
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