La Gazette

des Comores

Crise à Madagascar : Rajoelina livre son baroud d’honneur

Crise à Madagascar : Rajoelina livre son baroud d’honneur © : HZK-LGDC

Acculé par le mouvement des jeunes de son pays, le président malgache Andry Rajoelina refuse de démissionner. Et pour prouver qu’il est encore aux commandes malgré sa fuite vers l’étranger depuis le week-end, il a dissous hier l’Assemblée nationale alors que celle-ci s’apprêtait à se réunir pour statuer sur sa déchéance.


Si tout porte à croire qu’il n’a plus de chance de rebondir après que l’armée a pris fait et cause pour les manifestants, Andry Rajoelina ne renonce pas pour autant à son mandat qui court théoriquement jusqu’en 2028. Lundi soir, dans sa première prise de parole publique depuis qu’il a quitté le pays la veille pour « un lieu sûr » à l’étranger, il a balayé l’idée d’une démission, tout en appelant à « respecter la Constitution ».

 

Selon les informations du quotidien Midi Madagasikara, 110 députés avaient signé une demande de session extraordinaire visant à enclencher la procédure d’empêchement du président de la République, quand ce dernier a pris de vitesse l’Assemblée nationale en dégainant un décret annonçant sa dissolution, « une décision qui suscite de vifs débats sur le plan institutionnel », notent nos confrères.

 

Le vice-président de l’Assemblée remet d’ailleurs en cause la légalité du décret, évoquant l’absence de tampon officiel, de signature du chef de l’État et de consultation préalable du président de la Chambre basse. Malgré cette annonce, les députés de l’opposition ont maintenu, hier, leur conclave, estimant que le décret est « nul et non avenu ». Dans la foulée, la présidence a publié un communiqué rappelant que l'Assemblée nationale est réunie en session extraordinaire « par décret du président de la République pris en Conseil des Ministres », en qu’en l’absence d’un tel acte toute décision qui pourrait en découler « est réputée nulle et non avenue ».

 

 

D’après RFI, le locataire d’Iavoloha a été exfiltré de Madagascar le 12 octobre à bord d’un avion militaire français. D’autres sources indiquent qu’il a d’abord atterri à La Réunion avant de rejoindre Dubaï, probablement à bord d’un autre avion. « Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays », a réitéré Andry Rajoelina rejetant de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre.

 

Son adresse à la nation, initialement prévue pour être diffusée à la télévision nationale, a finalement été relayée sur Facebook et sur sa chaine privée, Viva. Selon la présidence, un groupe d’hommes armés aurait « pris le contrôle » de la télévision publique peu avant l’heure prévue pour la diffusion, repoussée de 19h00 à 20h30, puis à 21h30.

 

Selon nos informations, Azali Assoumani aurait appelé son homologue malgache pour s’entretenir avec lui sur la situation. La teneur des échanges demeure inconnue. Du moins à ce stade. Reste que les Comores ne sont guère mieux loties. Si les Malgaches réclament de l’eau et de l’électricité, leurs voisins, eux aussi, apprennent à vivre avec les coupures et les pénuries.

 

TM

 


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