L’auteur présumé exfiltré avec la complicité de chef du village et d’un policier. Une affaire particulièrement grave qui secoue actuellement le village de Siry Ziroudani, à Mohéli. Une adolescente de 13 ans, issue d’une famille d’origine anjouanaise résidant dans le village, a été déclarée enceinte. Les premiers éléments de l’enquête font état d’une série de manœuvres visant à soustraire le présumé auteur des faits à la justice.
Tout commence lorsqu’un comportement inhabituel est remarqué chez la jeune fille. Refusant d'envisager une grossesse, son père biologique affirme que sa fille est victime de possession par des djinns. Il décide alors de l’envoyer à Anjouan, dans la famille maternelle, pour y suivre un traitement traditionnel. C’est au cours du séjour sur l’île natale que le diagnostic de grossesse est posé par des professionnels de santé. Face aux interrogations répétées de ses proches et aux signes évidents de grossesse, l’adolescente aurait fini par craquer. Selon des sources proches du dossier, elle aurait avoué que l’auteur de l’agression sexuelle n’est autre que le frère de son propre père, c’est-à-dire son oncle paternel.
L’affaire, jugée extrêmement sensible, est alors portée à la connaissance des autorités policières de Mohéli. Le père de la victime est brièvement gardé à vue, le temps de recueillir sa version des faits. Toutefois, ce dernier aurait affirmé être sous la pression de sa propre famille, notamment à Anjouan, qui ne souhaite pas voir l’un des leurs finir en prison. Dans une tentative manifeste de règlement à l’amiable, la famille du suspect aurait vendu un bœuf. L’argent, envoyé à Mohéli, aurait servi à “traiter” discrètement l’affaire. Le père de la victime aurait fini par coopérer dans cette logique de compromis familial. Mais ce qui choque le plus, ce sont les éléments qui émergent sur les complicités locales. Le chef du village de Siry Ziroudani ainsi qu’un officier de police sont suspectés d’avoir facilité la fuite du présumé agresseur. Ce dernier aurait été discrètement sorti des locaux de la police, avant de quitter l’île. À ce jour, il reste introuvable.
Face à cette situation préoccupante, le parquet de Fomboni et la gendarmerie ont été saisis. Ils tentent de remonter la piste de l’agresseur présumé, tout en identifiant les personnes ayant contribué à l’organisation de sa fuite. Les autorités judiciaires affirment être pleinement mobilisées pour que justice soit faite et que toutes les complicités soient sanctionnées. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur l’état de la protection de l’enfance aux Comores, mais aussi sur le pouvoir d’influence que conservent certaines familles au sein des institutions locales. Le silence imposé à la victime, l’implication présumée du chef du village et la corruption présumée d’un agent des forces de l’ordre rappellent les failles d’un système encore trop vulnérable aux pressions sociales et familiales. À l’heure actuelle, la jeune fille se trouve toujours à Anjouan, entourée de quelques membres de sa famille. Des associations de défense des droits de l’enfant appellent à une réaction urgente de l’État pour faire toute la lumière sur cette affaire et garantir que justice soit rendue à la victime.
Riwad
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