La Gazette

des Comores

M. Chakira : « on m’a confié une mission et je l’accomplirai en toute sérénité »

M. Chakira : « on m’a confié une mission et je l’accomplirai en toute sérénité » © : HZK-LGDC

Trois questions au directeur général des aéroports des Comores, Maamoune Chakira qui fait face à un mouvement d’humeur sans précèdent des agents de l’aéroport international prince Said Ibrahim. Cet expert en aviation civile répond sans détour à nos questions. Question : Quelle est votre réaction par rapport au mouvement d’humeur de vos employés ?


Maamoune Chakira : J’ai invité le personnel à une réunion d’information sur les travaux d’extension de l’aérogare et autres initiatives d’investissements en cours, pour leur parler des implications en termes d’exploitation, notamment du transfert des passagers à l’arrivée de l’aérogare internationale vers l’aérogare domestique. Au moment de démarrer la réunion, un groupe d’individus s’est levé et a empêché la réunion en bousculant les membres de la direction et moi-même et tout autre membre du personnel ayant tenté de s’interposer, vociférant des menaces, et me séquestrant dans le salon VIP. Ils s’en sont pris par la suite à nos bureaux et aux véhicules de la société présents sur le site. Il ne s’agit pas de mouvement d’humeur, mais de déstabilisation d’une réunion professionnelle, tentatives de séquestration, faits de violence physique et verbale et tentative de prise de possession par la force de matériel et bâtiments publics.

Question : Que répondriez-vous à ceux qui réclament votre tête ?

M.C : J’ignore auprès de qui ils réclament ma tête et sous quelle forme. En ce qui me concerne, on m’a confié une mission et je l’accomplirai en toute sérénité avec la diligence et la patience que je dois à mon pays et aux autorités qui m’ont fait confiance. Pour le reste, chacun assumera son rôle et ses paroles en toute responsabilité.

Question : Les grévistes vous accusent d’une gestion calamiteuse et surtout d’un comportement de mépris envers vos employés. Que leur répondez-vous ?

M.C : Tout au long de ma carrière de 28 ans dans l’aviation nationale et internationale, j’ai eu à gérer des projets de plusieurs millions d’euros et des centaines d’employés de toutes catégories d’âge et de niveaux de qualification soumis aux plus hauts standards de gestion financière et de respect des conditions d’emploi. Mes parents et grands-parents m’ont donné une éducation traditionnelle comorienne avec les plus hauts principes d’éthique et de respect de l’autre. Ce n’est pas à ce niveau et après toute cette éducation et expérience que je vais m’affoler pour un budget de quelques centaines de milliers d’euros et des jugements à l’emporte-pièces de jeunes qui n’ont malheureusement pas eu l’occasion de connaitre et être guidé sur le fonctionnement d’une entreprise et les exigences de sécurité et de sûreté et qui n’ont pas les informations dont je dispose sur la vulnérabilité de nos aéroports. Je ne peux que leur pardonner ces jugements prématurés et renforcer davantage ma politique d’éducation et de pédagogie envers ceux qui sont disposés à suivre les processus enclenchés.

Propos recueillis par Maoulida Mbaé

 


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