La Gazette

des Comores

Kafa la Mdjanga : Combien des comoriens massacrés en 1976 ?

Kafa la Mdjanga :  Combien des comoriens massacrés en 1976 ? © : HZK-LGDC

Le 20 décembre dernier est commémoré à Mutsamudu le 48ème anniversaire du massacre de Majunga ou « Kafa la Mdjanga », en présence d'une centaine de personnes. C'est l'association Zanatany Massabéna (rescapés de cette boucherie qui a fait plusieurs centaines de morts) qui est à l’initiative de la cérémonie.


« Le massacre des comoriens résidant à Madagascar, perpétré le 20 décembre 1976, doit-être intégré dans le programme scolaire d'histoire, aux Comores », déclare une autorité sur place. Une idée partagée par des femmes ayant survécu à des scènes macabres de cette douloureuse épisode de Majunga. « C’est la tribu Betsirebaka qui commettait ces crimes contre les Comoriens. Nous avons vu plusieurs frères et sœurs égorgés comme des zébus. C'est dur d'oublier », confie Mme Fatima, larmes aux yeux. Selon des confrères des médias locaux, cette tragédie « tristement connue sous le nom de Kafa la Mdjanga, reste gravée dans la mémoire collective des Comoriens. 48 ans après, ce chapitre sombre de l’histoire commune entre les Comores et Madagascar continue de susciter de vives émotions ».

Daouda Ali Mohamed Combo alias Tchepe fils, un membre influent de l'association a fait une narration émouvante, comme une leçon de vie. « Après ce drame qui a endeuillé plusieurs comoriens, on a appris à vivre autrement d'une façon très cohérente avec les cousins et cousines malgaches ». Ce dernier est de mère malgache et père comorien. Il est la preuve vivante du dilemme entre les deux pays. Car, « ce drame, qui fait partie intégrante de l’histoire des Comores, mérite d’être enseigné dans les établissements scolaires ». Et cette déclaration tirée d’un communiqué suggère qu’inclure « cet épisode dans les programmes scolaires serait une manière d’éclairer les générations futures sur les relations entre les Comores et Madagascar. Cela permettrait également d’honorer la mémoire des victimes et d’assurer que cette page tragique de l’histoire ne tombe jamais dans l’oubli ».

Force est d'insister qu'aucune déclaration n'a pu donner de chiffres exacts des morts. Aux années 1976-1977, les Comoriens vivant chez eux à Madagascar, ne pouvaient jamais se faire à l’idée qu'un mauvais jour tel que celui du "Kafa la Mjanga" était encore possible. Mais, une explication tente de comparer ce drame aux naufrages de kwassa kwassa, puisqu’aucune famille de cet archipel balkanisé des Comores, n'oserait dire qu'elle n'a pas perdu un des siens dans le cimetière marin, crée depuis 1994 entre le lagon de Mayotte et les montagnes d'Anjouan, à cause du tristement célèbre visa Balladur, à seulement 70 km de distance.

Younès

 

 


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