La Gazette

des Comores

Interview / Amri Elarisse Mohamed : « Rendre la décentralisation effective et opérationnelle »

Interview / Amri Elarisse Mohamed :  « Rendre la décentralisation effective et opérationnelle » © : HZK-LGDC

Vendredi dernier à Dar Nour, le président de la République a réuni les maires et préfets d’Anjouan pour une rencontre axée sur la décentralisation. Une discussion voulue franche sur la répartition des compétences, des moyens, et la nécessité de renforcer les capacités locales. À l’issue de cette réunion, La Gazette des Comores a recueilli les impressions du secrétaire général de l’Association des maires, Amri Elarisse Mohamed, également maire de Mutsamudu. Il revient sur les messages du Chef de l’État, les enjeux de la décentralisation et les réalités de terrain auxquelles sont confrontées les communes.


Question : Quel a été, selon vous, le message central du Président sur la décentralisation ?

Amri Elarisse Mohamed : Le Président a mis l’accent sur la nécessité de rendre la décentralisation effective et opérationnelle en dotant les collectivités locales de réels moyens d’action. Il a souligné l’importance de transférer non seulement des compétences, mais également les ressources humaines, techniques et financières nécessaires pour permettre aux communes d’assumer pleinement leurs missions. Cependant, il a aussi rappelé qu'il ne faut pas décentraliser pour décentraliser, mais selon les besoins et les capacités de chaque île ou localité. Cela dit, si le gouvernement juge que nos différentes localités n'ont pas les capacités requises pour mieux sécuriser l'État Civil, dans ce cas, l'État pourra décider de créer l’Agence Nationale de l’État Civil afin de mieux contrôler et sécuriser notre état civil.

Question : Pourquoi est-il essentiel, selon vous, d’évaluer les capacités des mairies dans ce processus ?

A.E : Il est important d’évaluer les capacités des mairies afin d’identifier leurs forces et faiblesses, de mieux orienter les appuis techniques et financiers, et de garantir une gestion efficace des compétences transférées. Sans cette évaluation, le processus de décentralisation risque de créer des inégalités territoriales ou de surcharger des communes mal préparées à assumer de nouvelles responsabilités.

Question : En attendant un appui structuré de l’État, comment les communes s’organisent-elles pour répondre aux besoins des populations ?

A.E: Avant tout soutien structuré, nous nous appuyons sur la mobilisation locale des ressources, la solidarité communautaire, ainsi que des partenariats ponctuels avec des ONG ou des acteurs du secteur privé, et aussi de notre diaspora établie en France. Toutefois, ces solutions restent limitées et souvent insuffisantes face aux attentes de la population.

Question : Quel défi prioritaire aimeriez-vous relever dans votre commune, et quel soutien attendez-vous de l’État ?

A.E : Dans un temps record, ce serait d'améliorer le traitement des employés. Il y en a qui reçoivent moins de 50 000 francs par mois. Avouons que ce n’est pas un traitement digne, surtout avec le coût de la vie actuel.

Propos recueillis par Younes

 


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