Le jeune imam Ahmed Bacar Houtoib, de la grande mosquée de Djoiezi, a été arrêté par la gendarmerie. Cela a provoqué une vive émotion dans cette localité de Mohéli. Le religieux, interpellé pour avoir dirigé la prière du vendredi à 12 heures au lieu de 13 heures, a passé la nuit en garde à vue. La population, scandalisée, réclame des explications et la libération immédiate de son imam.
La tension est montée d’un cran à Djoiezi, vendredi 24 octobre dernier, après l’interpellation à 16h de l’imam Ahmed Bacar Houtoibou par la gendarmerie. Selon plusieurs témoins, le religieux a conduit la prière du vendredi à midi, contrairement à l’horaire officiel fixé à 13 heures par les autorités religieuses. Une décision prise, affirment certains fidèles, « sur instruction des notables de la mosquée ». « Dès la fin de la prière, nous avons entendu des rumeurs selon lesquelles cela ne se terminerait pas là », témoigne un fidèle rencontré devant la gendarmerie. Dans la soirée, une forte délégation composée d’hommes et de femmes s’est rendue sur place pour demander la libération de l’imam.
Après plusieurs discussions, les représentants de la localité ont décidé de se tourner vers le procureur de la République afin d’obtenir des éclaircissements. Mais après, ils apprennent que l’ordre d’interpellation ne viendrait pas du procureur lui-même, mais probablement de son substitut. La matinée du samedi a commencé dans un climat de tristesse mêlée à l’incompréhension, avec l’annonce du décès d’une habitante de la localité. « Après l’enterrement, nous irons à nouveau plaider la cause de notre imam », confie un habitant. « Dans plusieurs mosquées du pays, la prière s’est tenue à midi. Pourquoi est-ce seulement à Djoiezi qu’on vient arrêter un imam ? »
Certains habitants rappellent que les premiers motifs évoqués par les gendarmes faisaient état d’un lien supposé avec l’affaire de l’incendie des pneus sur la piste de l’aéroport de Bandar es-Salam, avant que cette version ne soit rapidement écartée. Pour l’heure, la population de Djoiezi reste mobilisée, réclamant justice et respect pour leur jeune imam qui est à ses débuts de prêche dans cette mosquée. À l’heure où nous bouclons ces lignes, nous avons la confirmation que l’imam Ahmed Bacar Houtoib a été libéré samedi matin, aux environs de 10 heures. Interrogé par nos soins, il a préféré ne faire aucun commentaire.
Riwad
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.

© : HZK-LGDC