La ville de M’béni, en collaboration avec la région de Hamahamet, a commémoré ce week-end le 27ᵉ anniversaire du décès de l’ancien président, Mohamed Taki Abdoulkarim. Prévue initialement le jeudi 6 novembre, date de sa disparition, la cérémonie a finalement lieu le dimanche 9 novembre. Famille, fidèles, amis, notables, religieux et personnalités politiques se retrouveraient dans sa ville natale pour un moment de recueillement et de prière.
Sous un ciel clément, responsables politiques, religieux et proches de l’ancien président Mohamed Taki Abdoulkarim se sont donné rendez-vous dimanche dernier à M’béni, sa ville natale, dans la région de Hamahamet. A la place publique, tous sont venus honorer la mémoire de l’ancien président de la république (1996-1998), né le 12 février 1936, dont le souvenir demeure vivace dans le cœur des Comoriens. Le recueillement a débuté par la lecture de la sourate Yassine, dans une atmosphère empreinte de piété et de respect. L’ancien cadi de M’béni, Saïd Ismaël Ben Saïd Hamadi, figure respectée de la région, a pris la parole pour remercier les participants. Il confie garder de Mohamed Taki deux souvenirs impérissables : « son savoir et son savoir-faire, notamment sa capacité à assimiler et mémoriser le Saint Coran à une époque où cela paraissait impossible ». Le religieux a également évoqué le parcours spirituel du défunt, relatant « la manière dont son père l’avait encadré dès l’enfance dans une éducation saine et pieuse ».
Évoquant un épisode de la vie de Taki, Fundi Ismaël raconte : « Taki fut un homme fidèle à ses principes. Il avait rompu avec son ami Ahmed Abdallah, mais sans jamais le critiquer, ni en public ni dans les médias, alors qu’il avait la possibilité de s’adresser à la presse internationale. Ce qu’il craignait alors, la source même de leur rupture, est malheureusement arrivé ». De son côté, Saïd Harouna, au nom du Mufti Fundi Aboubacar, ami de longue date de Mohamed Taki, a pris la parole pour rappeler « qu’il était à la fois un homme politique et un homme de foi, issu d’une famille noble ». Il souligne que « les Comores ont perdu un homme en qui beaucoup plaçaient un immense espoir pour l’unité et l’émergence du pays ». Selon lui, le mot « émergence », si souvent repris aujourd’hui, « a été inspiré par Taki, qui en utilisait la traduction arabe, Rehmane ». Fundi Harouna ajoute qu’il consacrait chaque jour un moment spécial à la lecture du Saint Coran. « Un instant sacré que personne n’était autorisé à interrompre, même lorsqu’il était au pouvoir », se rappelle-t-il.
Cette commémoration a aussi été l’occasion d’évoquer Fondation Mohamed Taki Abdoulkarim, lancée en 2024 à l’occasion du 26ᵉ anniversaire de sa disparition. Présidée par Ounais Saïd Hamidou, elle a pour vocation de « perpétuer la mémoire, la sagesse et les valeurs » de cet homme d’État, tout en transmettant aux jeunes générations l’exemple de son engagement et de son intégrité. Né à M’béni, Mohamed Taki Abdoulkarim effectue ses études primaires et secondaires aux Comores avant de poursuivre sa formation à Madagascar. De retour au pays, il intègre l’administration et gravit les échelons, devenant ministre en 1971, puis président de l’Assemblée nationale en 1984. Élu président de la République en 1996, il dirige le pays jusqu’à sa mort en 1998, laissant l’image d’un dirigeant pieux, rigoureux et profondément attaché au développement de son pays. 27 ans après sa disparition, M’béni continue de faire vivre la mémoire de son illustre fils.
Ibnou M. Abdou
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