La Gazette

des Comores

Grève chez l’entreprise Coca-Cola : 50% de salariés licenciés

Grève chez l’entreprise Coca-Cola :  50% de salariés licenciés © : HZK-LGDC

La colère gronde chez Coca-Cola Comores. Depuis lundi dernier, les salariés ont lancé une grève illimitée pour réclamer une véritable relance industrielle, après la fermeture de l’usine de Ndzouani et le licenciement de la moitié des effectifs. Les employés accusent Coca-Cola Beverages Africa (Ccba) d’avoir abandonné la production locale malgré les engagements pris en 2021.


Bandanas rouges noués sur la tête et pancartes affichées à l’entrée du site, ils n’entendent pas passer sous silence ce qu’ils qualifient de « non-respect total » des promesses d’investissement. Il y a quatre ans de cela, la direction s’était engagée à injecter un million de dollars pour moderniser les infrastructures, améliorer les conditions de travail et renforcer la logistique. Un protocole d’accord avait même mis fin à une première grève, avec l’assurance que Coca-Cola continuerait à produire aux Comores. « Nous sommes en 2025, et rien n’a changé », déplore Said Abdou El Hamidi, porte-parole des salariés.

Selon le personnel, les pannes d’équipements auraient été gérées sans expertise adaptée, signe d’un désintérêt manifeste pour l’outil industriel. Puis est venue la fermeture de l’usine de Ndzouani et des licenciements massifs, sans indemnités, malgré des carrières pouvant dépasser vingt ans de service. Mwali ne produirait quasiment plus rien. Les employés y voient une disparition organisée de la production locale, tandis que les exonérations fiscales accordées par l’État depuis sept mois n’ont donné aucun résultat.

Les grévistes assurent que leur mouvement ne concerne pas des avantages financiers, mais bien la survie d’une industrie créatrice d’emplois et de valeurs. Ils affirment défendre la place des Comores dans la chaîne mondiale de Coca-Cola. «Un pays sans industrie devient dépendant. Ce combat dépasse nos personnes, c’est celui de la souveraineté économique », insiste le porte-parole. Les salariés demandent maintenant l’intervention directe des ministères des finances et de l’emploi pour empêcher un démantèlement total du site. « Sans un nouvel accord écrit et contraignant, nous ne reprendrons pas le travail », préviennent-ils. Pour le moment, la direction n’a pas encore communiqué sur la situation. Nous y reviendrons.

Mohamed Ali Nasra

 


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