Les séismes qui se sont multipliés depuis un an, à Mayotte, ont trouvé un début d’explication: il s’agit de la naissance d’un volcan sous-marin. Un phénomène rare suivi de près par les scientifiques. « L'activité sismique enregistrée à Mayotte est indubitablement en lien avec la naissance du volcan, qui a conduit à la construction de cet édifice énorme. C'est une découverte unique dans la vie d'un scientifique », a déclaré Philippe Kowalski, directeur adjoint de l'Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, situé à La Réunion.
En effet, l’ile subissait de manière inexpliquée un phénomène de séismes « en essaim », pâtissant de plus de 1 800 secousses de magnitude supérieure ou égale à 3,5, selon le bureau de recherches géologiques et minières français (BRGM). La plus forte jamais recensée à Mayotte a été enregistrée à 5,8.
Le volcan dont la naissance est à l’origine de cette activité sismique se trouve à 50 km à l’est de l’archipel, par 3 500 m de fond. Sa taille « est évaluée à 800 m de hauteur avec une base de 4 à 5 km de diamètre. Le panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n’atteint pas la surface de l’eau », a précisé le communiqué des ministères français des outre-mer, de la transition écologique, de l’intérieur et de la recherche, qui évoque un « phénomène géologique exceptionnel ».
Lors d’une conférence de presse à Mamoudzou, la physicienne Nathalie Feuillet, de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB), après une mission en mer qui a mobilisé une vingtaine de scientifiques, a indiqué que ce volcan était récent. « On pense que le volcan a grandi depuis que l’essaim de séismes a débuté », a avancé Nathalie Feuillet, mais il faudra attendre de nouveaux relevés pour savoir si cette croissance continue.
« L’avantage maintenant, c’est qu’on sait ce que c’est », s’est réjoui la physicienne, qui a ajouté que des prélèvements de roches volcaniques avaient été faits. D’autre part, la chercheuse a affirmé que Mayotte s’était affaissée de 13 cm et qu’elle s’était déplacée vers l’est d’environ 10 cm. Cet affaissement, qui se fait « à des taux assez rapides », se poursuit, a-t-elle précisé. Il pourrait être dû à « la vidange d’un réservoir d’une poche de magma profonde ». Ces annonces interviennent après une mission scientifique menée par le Comité national de la recherche scientifique (CNRS), avec notamment le BRGM et l’IPGP, et une campagne océanographique réalisée par le navire Marion-Dufresne.
D’après les autorités françaises « Les scientifiques sont mobilisés pour traiter, analyser et interpréter la multitude de données acquises durant ces derniers mois. Cette exploitation nécessitera des travaux approfondis pour évaluer les risques induits pour Mayotte en matière de risque sismique, risque volcanique et de tsunami ».
On peut imaginer que les données collectées vont être traitées pour évaluer les risques sismiques et volcaniques qui pourraient menacer Mayotte et ses habitants et pourquoi pas l’ensemble de l’Archipel des Comores ?
Mmagaza
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