La Gazette

des Comores

Fayçal, un jeune mohélien qui a quitté Comores Télécom pour l’agriculture

Fayçal, un jeune mohélien qui a quitté Comores Télécom pour l’agriculture © : HZK-LGDC

Fayçal Bianrif un jeune de Bangoma à Mohéli a été, pour des raisons politiques, viré de Comores Télécom où il travaillait en tant que chef de service marketing. Rappelé 11 mois plus tard, il a décliné l’offre, préférant continuer à travailler la terre. Un choix qu’il ne regrette pas puisqu’aujourd’hui il est devenu au niveau national, premier producteur de papaye, manioc, patate douce et deuxième producteur de banane.


Après son Bac A4 en 2007 à Fomboni, et fait des études universitaire en gestion de ressources naturelles et environnement à l'Université de Tamatave, ce jeune de 36 ans aujourd’hui a été immédiatement embauché à la société Comores Télécom. « En 2019 j'étais suspendu pour des raisons politiques. 11 mois plus tard j'ai été rappelé mais j'ai refusé d'y retourner car je considère que les dirigeants de cette société ne respectent pas les libertés des employés », nous confie-t-il depuis son domicile où nous l’avons rencontré, paré pour le départ au champ.

 

Et c'est là que Fayçal a décidé de se lancer véritablement dans l'agriculture car « je le faisais mais d'une manière traditionnelle ». Aujourd'hui, cet enfant de Bangoma, son équipe et les coopératives dont il fait partie ont pu relever plusieurs défis dans ce domaine. En l’espace d’un an et demi seulement, Fayçal et son entreprise se sont hissé au rang de premier producteur, au niveau national, de papaye, manioc, patate douce et « bientôt tomates et tous les autres fruits et légumes ainsi qu’ananas, fruit de la passion et chèvre », espère celui qui tient ces informations du Cefader (centre fédéral d’appui au développement rural). 

 

Fayçal Bianrif est également le deuxième producteur de banane dans l'ensemble de l'archipel. « Aujourd'hui, je loue des terrains personnellement ainsi que les coopératives. Et cela fait partie des difficultés que nous rencontrons car avec la crise sanitaire mondiale, on a pu écouler nos produits au juste prix. Ce qui nous a fait perdre 75% de nos revenus », a encore regretté ce jeune entrepreneur. D’autres difficultés viennent s’ajouter : celles liées à l’acheminement des produits vers Ngazidja et Anjouan. Mais Fayçal ne compte pas lâcher. « Nous travaillons dessus pour voir comment s'offrir une vedette dans les meilleurs délais pour pouvoir acheminer nos produits qui sont en quantité conséquente » a-t-il indiqué.

 

Toutefois, ce jeune déterminé ne voit pas comment il peut pérenniser ses activités si l'état comorien ne soutient pas ses initiatives. « Ce que nous faisons soutient la santé économique et sociale de notre pays et sans l'aide du gouvernement nous ne pouvons pas tenir très longtemps car les cyclones, les maladies, la crise financière et la pandémie nous frappent de plein fouet ».

 

Et Fayçal  pense que « 50 à 60% des jeunes comoriens ont soit voyagé soit fait des études à l'étranger et ils ont vu comment les pays et surtout les jeunes prennent leur destin en main. Ce n’est ni un rêve, ni un miracle du ciel ».

 

Riwad

 


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