Alors que la situation s’empire de jour en jour avec l’entassement des déchets ménagers dans les deux principaux marchés de la capitale, certains ne manquent pas de s’interroger sur cette problématique qui ne trouve pas de solution viable depuis plus de quatre décennies.
Le microcosme politique lors des campagnes électorales ne manque pas de faire des promesses pour une gestion durable des déchets mais arrivées au pouvoir les différentes structures se passent cette patate chaude.
Moroni, est la plus grande agglomération de l’archipel. La ville est composée de nombreux quartiers traditionnels et des plus récents. Elle comprend une population très diversifiée (proche des 100 000 habitants). Malgré quelques schémas pour l’organisation et le développement de la ville, celle-ci connaît une extension anarchique liée tant à l’exode rural qu’aux besoins administratifs du pays.
Depuis quelques quatre décennies, Moroni se trouve confrontée à des graves problèmes d’hygiène et d’assainissement. La ville ne cesse de grandir au fil des ans et sa population augmente de jour en jour. Cette forte croissance urbaine a eu pour effet le développement de l’habitat précaire et anarchique, des conditions de vie difficile et une dégradation importante des conditions d’environnement.
La quantité d’ordures et de déchets ménagers est en constante augmentation. Cette situation expose la population à des conditions d’hygiène déplorable. Aujourd’hui encore avec la crise liée au site de décharge, les déchets et ordures ménagères sont jetés aux alentours immédiats de leurs habitations, le long des routes et sur les bords de mer. Les ordures en se décomposant constituent des sources d’alimentation des animaux errants (chiens, chats, chèvres…) et aussi des foyers de prolifération des rongeurs (rats, souris…), des moustiques, des mouches et autres vecteurs de maladies.
Nous écrivons souvent que le secteur des ordures ménagères a besoin d’une volonté politique forte au niveau national car seule la volonté politique d’un gouvernement national est en mesure de poser un cadre de référence, notamment définir les objectifs et la stratégie nationale pour la gestion des ordures ménagères qui permettront ensuite de mobiliser les financements nécessaires pour la mise en place de filières de gestion des ordures ménagères.
Si aujourd’hui personne ne veut avoir une décharge dans « son jardin » pour reprendre une expression utilisée dans ce domaine, il n’en demeure pas moins que ceux qui ont pris des responsabilités, se doivent de prendre des initiatives et ne pas attendre toujours que le système des Nations-Unies ne débarque avec ses « plans d’urgence », sans fin, ajouteraient des mauvaises langues.
En fait nul n’ignore que la gestion des déchets ménagers a toujours achoppé sur l’absence de décharges contrôlées, répondant aux normes de sécurité requises pour ce genre d’installations dans l’ensemble des îles. Et les gouverneurs n’apportent pas tout le soutien escompté aux communes qui font face à cette situation.
Les gouverneurs des îles si prompts à demander plus d’autonomie devraient sur ce plan là, être à l’initiative car comment peut-on comprendre le grand tapage qui est fait quand il s’agit de la santé ou du tourisme, l’on botte en touche quand il s’agit de l’hygiène et de l’assainissement ? Qu’on se le dise sans des îles propres, point de développement !
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