La Gazette

des Comores

Environnement : Clap de fin de la conférence de Belém au Brésil

Environnement : Clap de fin de la conférence de Belém au Brésil © : HZK-LGDC

Un accord a été adopté samedi dernier au Brésil dans la ville de Belém où se tenait la 30ème conférence des parties sur les Changements Climatiques (COP 30) du 10 au 22 novembre. Il faut dire que cette Conférence a tenu les délégués en haleine jusqu'à la fin en jouant aux prolongations.


Ce texte d’accord ne fait pas mention explicitement de la sortie des énergies fossiles, contrairement à la COP28 à Dubaï, en 2023, où le texte final évoquait une « transition hors des énergies fossiles ». L’accord prévoit toutefois le triplement des fonds consacrés à l’adaptation au changement climatique d’ici à 2035, surtout les pays en développement. Par ailleurs, il prévoit d’instituer un « dialogue » sur le commerce mondial, une première dans les négociations climatiques. La Chine, qui mène la fronde des pays émergents contre les taxes carbones aux frontières, en avait fait sa priorité avec d’autres pays exportateurs. Alors que les Etats-Unis ne sont pas représentés officiellement au cours de cette COP, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et une partie du monde en développement freinaient pour que soit mentionné dans le texte un recul des émissions de gaz à effet de serre et des énergies fossiles. Et ce, alors qu’en 2023, les pays s’étaient engagés à « opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques », pour la première fois dans l’histoire des conférences sur le climat de l’ONU.

Malgré cet accord par consensus, aucun des 194 pays membres de l’accord de Paris n’ayant manifesté d’objection avant le coup de marteau final du président de la conférence, plusieurs pays ont déploré son manque d’ambition. Pour leur part, une alliance de 39 petits Etats insulaires ou côtiers, dont font partie les Comores, très vulnérables au changement climatique, a qualifié l’accord d’« imparfait, mais nécessaire pour le progrès ». « En fin de compte, c’est le jeu donnant-donnant du multilatéralisme », a écrit l’alliance dans un communiqué. Lors de la COP 30, son président Corrêa do Lago a également annoncé la création de deux feuilles de route présidentielles : l'une sur la transition hors des combustibles fossiles de manière juste et équitable et l'autre sur l'arrêt et l'inversion de la déforestation d'ici 2030, les résultats devant être présentés lors de la COP 31. Marina Silva, la ministre de l'Environnement et du Changement climatique du Brésil, a expliqué qu'il s'agissait de la réponse de la présidence au manque de consensus sur ces questions dans la décision « Mutirão ».

Certains pays d’Amérique latine, ont dénoncé l'adoption de la décision relative à l'Objectif mondial d'adaptation (OMA), malgré la présence de leurs délégations qui avaient levé leurs drapeaux et signalé des points d'ordre. Ils ont déploré que les indicateurs anéantissent deux années de travaux techniques menés avec l'apport d'experts. On notera que l'Alliance indépendante d'Amérique latine et des Caraïbes, le Groupe pour l'intégrité environnementale, l'Union européenne, la Sierra Leone et le Canada ont également exprimé leurs préoccupations quant à cette décision. Mais une partie du monde en développement n’avait pas comme priorité la bataille contre les énergies fossiles en arrivant au Brésil il y a deux semaines. Pour eux, les financements sont plus urgents, et la COP30 leur livre un petit gain.

Pour sa part, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations-Unies contre les CC, Simon Stiell, a noté que la COP 30 s'était tenue dans un contexte géopolitique tumultueux, mais a souligné l'unité des 194 nations qui continuent de lutter pour une planète vivable. Évoquant la décision « Mutirão », il a insisté sur le fait que la conférence avait reconnu l'irréversibilité de la transition mondiale vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient face au changement climatique. Il a exhorté à rejeter la désinformation et a imploré les pays d'accélérer la mise en œuvre de leurs plans nationaux pour le climat.

Mettant fin à une longue impasse, la COP a accepté l'offre de la Turquie d'accueillir la COP 31 et s'est félicitée de l'accord conclu entre la Turquie et l'Australie pour partager la présidence de la COP 31. La COP a également accepté l'offre de l'Éthiopie d'accueillir la COP 32 en 2027, ce qui marquera la première fois que les instances dirigeantes se réunissent dans un pays parmi les moins avancés.

Mmagaza

 


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