À la tête de la mairie de Mutsamudu depuis moins de deux mois, A.E.M. affiche une volonté de rassembler, innover et agir avec transparence. Dans cet entretien, le nouveau maire revient sur ses priorités pour le développement durable de la ville, sa stratégie d’inclusion politique, l’implication des jeunes dans la gouvernance locale, et ses ambitions en tant que tout nouveau secrétaire général de l’association des maires d’Anjouan. Interview
Question : Quels sont vos plans pour rassembler les différents courants politiques de Mutsamudu ? Et comment envisagez-vous de surmonter les obstacles générés par ces divisions ?
Amri Elarisse Mohamed : Vous savez, Mutsamudu a toujours été une ville de dialogue et de diversité. Mon approche est de créer des espaces où toutes les voix peuvent s’exprimer, sans exclusion. Nous allons instaurer des cadres de concertation réguliers avec les représentants des différentes sensibilités politiques et sociales pour discuter des projets communs. Les tensions existent, bien sûr, mais c’est en agissant de manière équitable, transparente, et en restant à l’écoute que nous pourrons les dépasser.
Question : Quelles actions prévoyez-vous pour tirer parti des technologies et des ressources locales?
A.E.M : C’est une belle formule, et je pense qu’elle correspond bien à notre réalité. Mutsamudu a un potentiel immense. Nous voulons miser sur les solutions locales et les innovations adaptées à notre contexte. Par exemple, nous travaillons sur la digitalisation progressive des services municipaux, la mise en place d’un système de gestion intelligente des déchets, ou encore la promotion des énergies renouvelables. On a déjà de petits contrats avec des gens qui recyclent les plastiques que nous ramassons ici et là.
Question : La jeunesse de Mutsamudu joue un rôle clé dans l'avenir de la ville, mais elle peut être affectée par les conflits politiques. Quelles mesures comptez-vous prendre pour impliquer les jeunes dans la gouvernance locale ?
A.E.M : La jeunesse, c’est notre moteur. Et il est crucial de lui offrir un rôle actif. Mon objectif est de transformer leur énergie en force constructive. Les conflits politiques ne doivent plus être un frein pour eux, mais au contraire un appel à s'engager autrement, par le dialogue et l’action citoyenne.
Question : Quelles sont vos priorités en matière d'infrastructures pour Mutsamudu ?
A.E.M : Nos priorités, c’est améliorer la propreté de la ville, moderniser le marché central de Hampanga et assurer une meilleure circulation des véhicules dans la ville en créant une gare des taxis brousses dès que possible. Ce sont des besoins partagés par tous les citoyens, au-delà des couleurs politiques. Pour financer ces projets, nous misons sur une gestion rigoureuse du budget communal, des partenariats publics-privés et un plaidoyer actif auprès de l’État et des bailleurs. La transparence et l’équité seront nos lignes de conduite. Nous sommes en train de réformer nos services financiers pour justement chercher à atteindre un niveau de transparence qui donnera confiance à tout le monde. Il est essentiel que chaque habitant de Mutsamudu sente qu’il bénéficie directement des efforts de développement.
Question : un dernier mot ?
A.E.M : Je viens juste d'être élu secrétaire général de l’association des maires d’Anjouan, et nous venons de faire la passation de service, la semaine dernière. Cependant, je compte travailler à renforcer la collaboration entre les communes. Je compte porter une voix plus forte, notamment pour défendre nos intérêts auprès des institutions nationales, du gouvernement et aussi établir et renforcer les relations avec les partenaires internationaux tels que l'AIMF. En tant que maire de Mutsamudu, je me sentirai fier de pouvoir poser les bases d’une gouvernance de proximité malgré des contextes difficiles. Mais il viendra sans doute un moment où nous présentons notre bilan à la commune pour appréciation.
Propos recueillis par Younes
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