Depuis peu, l'île d'Anjouan est le théâtre d’une violence jusqu’ici sans précédent. Selon certains observateurs, cette situation est la résultante de l'opération Wuambushu menée récemment par les autorités françaises sur l’île de Mayotte. Sur les ondes de l'Ortc, des cultivateurs ont exprimé leurs inquiétudes concernant les vols dans leurs champs. « Ces jeunes désœuvrés ont importé d'autres méthodes de banditisme qui alimentent la délinquance de manière contagieuse », a déploré Ali Ahmed, conseiller municipal.
« Nous avons des cas d'enfants égarés en raison du manque d'autorités religieuses influentes dans nos villes et villages. Mais l’arrivée des jeunes expulsés de Mayotte aggrave l'instabilité dans nos quartiers », a déclaré Chouanyib Nidhoim, ancien maire adjoint à la Mairie de Mutsamudu, lors d'une récent rixe entre des jeunes de deux quartiers de Mutsamudu. A en croire ce dernier, les jeunes expulsés de l'île sœur de Mayotte sont impliqués dans des actes de vol et de violence, créant une atmosphère d'insécurité sans précédent pour les habitants.
Il n’est pas le seul d’ailleurs, une autre victime lance un cri de détresse en témoignant. « Une nuit, on était en pleine fête, et deux brigands du quartier, des expulsés de Mayotte ont débarqué et volé des objets y compris mon iPhone 8+ », témoigne l'informaticien, Saïd Ali Chamsidine alias Allo. Pour Saindou Ali Abdou, paysan, « mon neveu est parmi ces expulsés, avec ses comportements inspirés des jeunes mahorais, ce mineur se trouve à la prison de Koki. Ça fait couler des larmes à la famille, depuis une semaine qu'il est arrêté, mais c'est le destin » a-t-il rapporté à La Gazette.
« Il est crucial que les autorités locales et les leaders communautaires prennent des mesures pour s'attaquer à ce problème de délinquance et de violence afin de protéger la population », a renchéri M. Jaffar membre du cabinet du gouverneur de l'île d'Anjouan qui recommande le renforcement de la sécurité en collaboration avec les autorités centrales, l’implication des jeunes dans des programmes de réhabilitation et de réinsertion, ou encore la coopération avec d'autres organismes compétents. Des actions qui pourraient permettre de contrôler la situation et de résoudre ce problème.
Un avis que semble partager Ahmed Salim, alias Salomon, leader associatif et porte-parole du mouvement pour la réconciliation des Anjouanais. Il précise : « ces programmes pourraient inclure des séances de counseling, des formations professionnelles, des activités sociales et culturelles, ainsi qu'un suivi régulier pour garantir leur réadaptation réussie ». Des programmes de réhabilitation qui doivent être adaptés aux « besoins spécifiques des jeunes délinquants à Anjouan », en prenant en compte leur contexte culturel, social et économique, selon le sociologue M. Moussa Tous s’accordent à dire que la solution repose dans la collaboration entre les autorités locales, les organismes de protection de l'enfance et les organisations spécialisées dans l’accompagnement des jeunes en difficulté. Une étape cruciale qui devrait permettre la mise en place de mesures efficaces pour aborder ces problèmes et protéger la jeunesse de l'île.
Younès
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