La Gazette

des Comores

Droits de la Femme : Bouchartai Abdoulhalim : « Il reste beaucoup à faire »

Droits de la Femme : Bouchartai Abdoulhalim : « Il reste beaucoup à faire » © : HZK-LGDC

À l’occasion de la journée mondiale de la femme célébrée ce 8 mars, nous sommes allés à la rencontre de Bouchrati Andoulhalim, vice-présidente au niveau de Mohéli du réseau femme et développement, responsable de l'ONG Hifadhui dans l’île et qui a occupé plusieurs postes politiques également dans l’île. Au niveau national, elle était secrétaire d'État mais aussi ancienne commissaire nationale de la solidarité, de la protection sociale et de la promotion du genre. Elle a accepté de répondre à nos questions.


LGDC : Ce lundi nous célébrons la Journée mondiale des Droits de la Femme. Quelle signification donnez-vous à cette Journée ?

 

Bouchrati Abdoulhalim : La journée de 8 mars n’est pas réellement une journée de fête ni d’applaudissements. C’est une journée de mobilisation et de manifestation. Elle est l’occasion de faire le bilan sur la situation de la femme dans le pays, de préparer l’avenir des futures femmes, faire entendre les revendications des femmes et enfin fêter les acquis.

 

LGDC : Vous avez tant milité pour la cause féminine. Croyez-vous que cette lutte a donné ses fruits ?

 

BA : Évidemment nous avons des fruits. Quand on regarde l’historique de la femme comorienne, elle nous révèle que nos grand-mères ont subi une discrimination non négligeable. Elles étaient éduquées seulement à faire la cuisine, s’occuper de ses enfants et de leurs époux. Aujourd’hui beaucoup de femmes sont instruites au même niveau que les hommes. Même si nous sommes loin de nos objectifs mais nous espérons beaucoup car c’est une question de changement de comportement et cela demande beaucoup de temps.

 

LGDC : Quand vous parlez d’égalité du genre, ne pensez-vous pas que vous vous mettez en contradiction avec la religion musulmane ?

 

BA : Je crois que le rôle accordé à la femme dans le Coran provoque aujourd’hui de nombreux débats. Par ailleurs chaque pays l’interprète à sa façon. Certains pays musulmans ont choisi d’appliquer celui qui leur convient politiquement. Et dans notre pays, on a brisé le tabou aujourd’hui, nous avons une femme gouverneur et on reste un pays musulman.

 

LGDC : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes d’aujourd’hui et à nos gouvernants ?

 

BA : Je m’adresse aux jeunes filles d’aujourd’hui pour leur dire de ne jamais baisser les bras face au combat de l’égalité entre homme et femme car elles sont les responsables de demain  et si elles commencent dès aujourd’hui je suis sûre qu’elles réussiront. Pour les dirigeants du pays, qu’ils soient sensibles aux causes féminines et qu’ils partagent équitablement les places de décision entre hommes et femmes en particulier dans le gouvernement. Certes nous avons une femme gouverneur et une ministre et quelques députés mais il reste beaucoup à faire.

 

Propos recueillis par Riwad

 


Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.