Au total 436 personnes en provenance de Mayotte ont débarqué ce mercredi 25 décembre au port de Mutsamudu, dix jours après le passage du cyclone Chido. Des efforts conjoints ont été mis en place par le Croissant Rouge Comorien, la Direction Régionale de la Santé (DRS) et plusieurs associations locales et nationales. L’objectif est de garantir un accueil digne et efficace pour ces personnes dont le départ serait supposé volontaire.
Parmi eux, des comoriens et des étrangers en transit, certains se dirigeant vers Moroni avant de poursuivre leur voyage pour l'étranger. A Anjouan, l'association Solidarité femmes actions (SFA) a joué un rôle crucial. Elle a orchestré une distribution de kits alimentaires destinés aux personnes dans le besoin, s’assurant que les plus vulnérables puissent bénéficier d'une aide immédiate. « Il est essentiel que chacun reçoive un soutien, surtout dans ces circonstances », a déclaré un membre actif de l'association, Mme Fanaza Badrane.
Dans l'après-midi, la flottille de la société générale de transport maritime (SGTM) a déchargé cette première vague de personnes venant de Mayotte au port de Mutsamudu. « Nous sommes pleinement mobilisés pour gérer la crise que représente cette affluence au port », a affirmé Mouhtar Nazarin, un secouriste du Croissant rouge comorien. Son témoignage illustre tous ces efforts déployés pour encadrer le flux de personnes arrivant sur l'île, minimisant ainsi les risques de débordement face à une situation aussi pressante qu’imprévisible.
Sur le plan sanitaire, les mesures préventives ont été mises en place de concert avec les autorités compétentes. Selon un haut responsable de la DRS, tous les dispositifs nécessaires à la sauvegarde de la santé publique ont été déployés. Dr. Saindou, en charge de la surveillance sanitaire aux frontières, a assuré que « les mesures nécessaires sont prises » pour assurer un environnement sûr pour tous. Cela inclut des contrôles sanitaires pour détecter et prévenir toute éclosion de maladies transmissibles, un enjeu majeur dans un contexte où les mouvements de population peuvent potentiellement exacerber les risques sanitaires.
Ce premier débarquement constitue un défi complexe pour les autorités locales, tant sur le plan logistique que sur celui de l'intégration sociale. Les efforts déployés jusqu'à présent montrent une volonté réelle de rendre cette transition aussi fluide que possible pour ces nouveaux arrivants, tout en veillant à la sécurité et au bien-être des populations. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les réunions se succèdent avec la direction du port de Mutsamudu.
L’accueil de près de 436 personnes à Anjouan est un exemple de solidarité entre les acteurs locaux et des efforts coordonnés pour faire face à des situations d'urgence. Cela soulève également des questions sur la suite des évènements et la gestion de ces vagues de reconduites massives présumées consenties, annoncées par la préfecture de Mayotte dans son communiqué du 24 décembre. La situation continuera d'évoluer, et son suivi sera essentiel pour garantir des conditions de vie dignes et respectueuses des droits humains pour tous. Selon des sources concordantes, la France qui administre l’île comorienne de Mayotte, devrait déplacer plus de 5000 personnes « quel que soit leur statut » vers les trois îles sœurs d'ici fin janvier. Il reste à savoir comment l’Etat comorien compte gérer cet afflux massif en l’espace de 30 jours. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Younès
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