La Gazette

des Comores

Crise post-Chido : Près d'une soixantaine de français bloqués à Anjouan

Crise post-Chido :  Près d'une soixantaine de français bloqués à Anjouan © : HZK-LGDC

Après Chido, c’est la confusion. Lundi dernier, au port de Mutsamudu, on a observé des scènes de désolation d'un grand nombre de français et de détenteurs de titres de séjour cherchant à rejoindre Mayotte. Ils sont une soixantaine de français bloqués à Anjouan. Ils sont livrés à eux-mêmes et aucune date de retour ne leur a été communiquée jusqu’à présent.


La désolation se lit sur leur visage. Des personnes âgées et des malades venus rendre visite à leurs familles à Anjouan et désormais confrontés à cette réalité. « Je suis avec ma petite fille souffrante d'épilepsie et son médicament est épuisé. Elle a son passeport français, elle est très souffrante, puisque son médicament se vend très cher ici, et nous sommes sans ressource », déplore Echati, la maman de cette fille handicapée et épileptique. Elle n’est pas la seule. Une autre femme en béquilles, désespérée devant l'agence SGTM, et sans espoir de rentrer à Mayotte. Cette dernière refuse de faire le moindre commentaire. Dans tout ça, quatre personnes ont laissé entendre qu'ils ont une correspondance et d'autres parlent de « manque de nouvelles de leurs proches et familles ».

Une rumeur fait état d’un bateau attendu à Mutsamudu ce mercredi soir pour repartir le même soir, reconduisant des gens qui souhaitent un départ volontaire en quittant Mayotte de leur propre gré. A rappeler qu'au retour de Mayotte, le « bateau ne transporte que des détenteurs de passeport français ». Une autre nouvelle situation qui amplifie encore le désespoir. « Nous voulons juste rentrer pour voir ce qui est détruit par le cyclone et reconstruire », explique Chafioun Salim, soudeur à Sada et détenteur d'une carte de séjour.

Selon les témoignages recueillis sur place, beaucoup de Français, détenteurs de passeport, ont tenté de regagner Mayotte, leur point de départ. Cette tentative a eu lieu samedi dernier, où plus de 80 français ont eu l'occasion de rentrer à Mayotte, mais depuis, les autres se sentent abandonnés et désemparés. L'opération d'évacuation, qui avait suscité un espoir de retour à une vie normale, semble avoir laissé un vide, exacerbant l’angoisse des personnes concernées. « L'agence n'a pas bien communiqué, sinon on devait nous (moi, ma femme et mes enfants, ndlr) aussi rentrer samedi dernier », explique un franco-comorien, Toilha pointant du doigt l'agence. Les autorités comoriennes, tout comme la représentation diplomatique française, semblent en panne d'initiatives, laissant des familles entières dans une situation d'incertitude totale.  

Younès


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