Ce mardi 7 octobre, s’est tenue à Moroni, au siège de l’Agence Française de Développement (AFD) la cérémonie d’inauguration des nouveaux locaux de l’institution. L’occasion pour son nouveau directeur, Thierry Liabastre, de rappeler les liens historiques et profonds qui unissent l’AFD aux Comores. Une relation qui remonte aux années 60, à l’époque où l’agence opérait sous le nom de Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE), devenue plus tard la Caisse Française de Développement (CFD). Depuis 1992, l’institution agit sous son nom actuel, l’AFD, avec un engagement sans cesse renouvelé dans le pays.
« Notre accord de siège avec l’Union des Comores, signé le 22 décembre 1978, témoigne de cette implantation ancienne. Je vous donne d’ailleurs rendez-vous dans trois ans pour célébrer le 50e anniversaire de cet accord », a déclaré d’emblée le directeur de l’AFD Thierry Liabastre. Et de poursuivre : « Historiquement, nos interventions, jusqu’en 1991, portaient principalement sur la construction d’infrastructures de base, via des prêts à l’État. Aujourd’hui, notre action s’est considérablement diversifiée, avec un portefeuille de 24 projets financés par subvention, pour un montant total de 258 millions d’euros, dont 150 millions dans le cadre du Programme de Développement France-Comores (PDFC). »
Selon lui, l’AFD intervient aujourd’hui dans une dizaine de secteurs aux Comores : eau et assainissement, santé, éducation, gouvernance financière, agriculture, développement économique, aménagement du territoire, biodiversité, sans oublier les aides budgétaires. « Cette diversification étendue est, à mon sens, un cas unique au sein du réseau des agences de l’AFD. Cela illustre, s’il en était besoin, la singularité de l’Union des Comores. Ce grand nombre de projets, et leur diversité, ne nous laisse pas la possibilité de nous ennuyer », a-t-il ajouté avec humour. Le tout nouveau patron a précisé que les actions de l’AFD s’articulent autour de deux axes principaux notamment, la fourniture de services publics essentiels, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, ainsi que le renforcement des capacités de gestion budgétaire des administrations publiques, pour qu’elles puissent à terme fonctionner de manière autonome. Et le soutien à l’emploi, à l’entrepreneuriat et au développement du secteur privé, en particulier par des projets ciblant les jeunes, les femmes, les populations éloignées de l’emploi, et les secteurs productifs comme l’agriculture et la pêche.
« Nos projets s’inscrivent dans une vision à long terme, avec un accent fort sur le capital humain, les infrastructures et les politiques publiques. Même si la majorité des projets sont lancés, le défi reste leur mise en œuvre rapide et efficace. À ce jour, près de 85 millions d’euros ont été décaissés, soit environ un tiers des engagements. Ce chiffre est encourageant, mais encore insuffisant pour répondre pleinement aux attentes de la population », a-t-il reconnu.
De son côté, le secrétaire général du gouvernement, Nour El-Fath Azali, a salué l’engagement renouvelé, concerté et durable de l’AFD aux côtés des Comores. « Le renforcement de votre ancrage physique à travers ces nouveaux locaux témoigne de votre volonté d’aller au-delà des approches classiques de l’aide au développement, souvent dominées par les études et les rapports. Bien que ces derniers soient essentiels pour un bon pilotage des projets, notre pays attend aujourd’hui une coopération visible et concrète, qui transforme le quotidien des citoyens. Il ne s’agit plus seulement de penser le développement, mais de le construire », montre-t-il.
Selon lui cette coopération devait évoluer vers un appui renforcé à la mise en œuvre du Plan Comores Émergent (PCE) dont la réalisation nécessitera une réorientation de certaines priorités et objectifs des projets en cours, et une meilleure adéquation des futurs projets avec les objectifs stratégiques nationaux. L’ambition des Comores demeure à ses yeux « l’atteinte de la souveraineté économique », car les Comores ont un potentiel incroyable qui est sa jeunesse dynamique, un patrimoine naturel riche, un potentiel géothermique, des cultures d’exportation, et un espace maritime immense, propice au développement d’une véritable filière économique autour des ressources halieutiques. Et de conclure en souhaitant que ces nouveaux bureaux de l’AFD deviennent un véritable quartier général d’une équipe engagée à faire de la coopération un tremplin vers l’autonomie et la prospérité du peuple comorien.
Nassuf Ben Amad
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