Alors que la conférence entame sa deuxième semaine, le Président de la CdP 24, Kurtyka, a noté qu'il restait beaucoup à faire pour obtenir «le résultat équilibré que nous souhaitons tous». Il a annoncé que les présidents de séance aideraient les parties à résoudre les problèmes techniques en suspens.
Il a ajouté que les détails techniques devaient être réglés au plus tard le mardi 11 décembre et que, parallèlement, la présidence discuterait avec les ministres des "problèmes critiques", à commencer par les finances ce lundi. En ce début de semaine, il convient de revenir sur le contexte dans lequel se tient cette conférence.
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 2018 devrait être la 4e année la plus chaude recensée depuis le début des relevés. Le XXIe siècle compte ainsi 17 des 18 années records depuis le lancement des mesures en 1880, avec ces quatre dernières années qui forment le top 4. Il a été noté que les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (GES) – dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d'azote – ont atteint de nouveaux sommets en 2017 et poursuivent sur leur lancée cette année.
La teneur en CO2, gaz qui persiste pendant des siècles, était de 405,5 parties par million (ppm) en 2017. La dernière fois que la Terre a connu une telle concentration, c'était il y a 3 à 5 millions d'années, note l'OMM: la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer supérieur de 10 à 20 m au niveau actuel.
Pour les petits états insulaires en développement comme les Comores, la hausse du niveau des océans, variable selon les régions, a été en moyenne de 20 cm au XXe siècle. Aujourd'hui il monte d'environ 3,3 mm par an, et le phénomène semble s'accélérer: le niveau des mers a crû 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004.
Selon les projections des experts du Giec cité par l’AFP, si le réchauffement restait à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, le niveau des mers gagnerait 26 à 77 cm d'ici à 2100. À +2°C, ce sera 10 cm de plus, soit jusqu'à 10 millions de personnes supplémentaires touchées. Surtout, à long terme, la calotte Antarctique et/ou celle du Groenland pourraient se trouver déstabilisées vers +1,5/2°C, faisant grimper les mers de plusieurs mètres sur les siècles ou millénaires à venir.
Le réchauffement favorise déjà des phénomènes extrêmes, en particulier des sécheresses, des canicules, des ouragans. Au 20 novembre, l'OMM recensait 70 cyclones tropicaux pour 2018 (pour une moyenne annuelle historique de 53). Selon certaines études, le nombre de sécheresses, incendies, inondations et ouragans liés au dérèglement a doublé depuis 1990. Selon le Giec, +2°C signifierait des vagues de chaleur dans la plupart des régions, et les précipitations liées aux cyclones gagneront en intensité.
Les récifs coralliens ont subi ces dernières années un blanchissement massif et une mortalité record. Les scientifiques relèvent aussi une multiplication des épisodes de canicule océanique, menaçant les écosystèmes marins.
Mmagaza
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