Le risque que la moitié des 20 communes de l'île d’Anjouan soit isolée, est palpable. Le pont de Trantringa présente des anomalies inquiétantes, notamment des fissures et des trous qui semblent tenir par un fil de coton. Plus de 200 000 habitants pourraient se retrouver coupés du reste de l'île.
La semaine dernière, l’équipe de La Gazette des Comores s'est rendue sur place pour constater l'état de détérioration de ce pont stratégique. À peine quelques semaines se sont écoulées depuis qu'une partie de ce pont, long d'une dizaine de mètres, a été sérieusement endommagée. Alertées, les autorités de l’Etat gardent encore le silence face à la situation. Les camions et autres véhicules n'ont malheureusement pas d'autre choix que de continuer à circuler dessus, car ce passage relie la majeure partie de l'île à la capitale. Ce dernier se situe à 2 kilomètres de l'entrée de Bambao Mtsanga et est d'une importance capitale.
Si ce pont venait à céder, 10 communes sur 20, à savoir celles de Bambao Mtsanga, Jimlime, Koni, Domoni, Ngadzale, Adda, Mremani, Ongojou, Chaweni et Mramani, ainsi qu'une grande partie de la population de l'île, seraient coupées du reste de l'île. « Ce danger reste invisible aux yeux des autorités compétentes. C’est trop grave et potentiellement mortel en cas de destruction totale », a déclaré Kamardine Ali, un taximan de Bazimini. Un transporteur de ciment rencontré sur place doute d’une intervention urgente des autorités, y compris le ministère de l'Aménagement du territoire, et souligne l'angoisse de passer le mois de ramadan dans une île coupée en deux. « Nous devrions peut-être organiser une grève sur toute l'île pour réveiller les autorités », estime Fatifou Moussa, alias Toldo.
À la descente de Mchakojou vers le pont de Trantringa, un autre pont présente également des signes de défaillance. Il est impératif de souligner que si le pont de Trantringa venait à être fermé, l'économie de l'île serait durement touchée. Les usagers devraient alors le contourner, en passant par Moya, ce qui les obligerait à faire le tour de l'île pour atteindre Mutsamudu via Sima. La conséquence directe serait que les citoyens devraient payer des frais de transport jusqu'à 5000 FC ou plus pour atteindre la ville de Mutsamudu. Un vrai calvaire en perspective
Younes
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