Un an après sa mission d'évaluation, une délégation d'experts de l'Organisation maritime internationale (OMI) est de retour au port de Mutsamudu pour poursuivre les travaux liés à la certification de cette infrastructure stratégique. Dans le cadre d’un atelier de cinq jours, consacré à la sûreté portuaire, cette mission vise à évaluer les progrès réalisés, à affiner les plans de sûreté des installations portuaires (PFSP) et à poser les bases concrètes d’une certification attendue depuis longtemps. C'est la phase finale de la mission vers la certification.
Du 18 au 22 août dernier, une mission composée de trois spécialistes, dont Alain Leclere, Olivier Crépét et Hanitra (experts respectivement français et malgache), a entamé ses travaux par des séances en salle, avant les descentes sur le terrain. Les échanges ont permis de revisiter les recommandations formulées l’année précédente, de palper ou non les actions engagées et de comprendre les obstacles rencontrés. « L’essentiel, c’est que les choses avancent », a souligné l’un des experts, marquant ainsi l’encouragement de l’OMI face aux efforts déployés. Pourquoi certifier le port de Mutsamudu ? La certification représente un gage de sécurité, de conformité internationale et de compétitivité économique. Un port certifié selon les normes ISPS (International Ship and Port Facility Security) attire davantage d’armateurs et de partenaires commerciaux, car il garantit la sécurité des navires, des passagers, des marchandises, ainsi que du personnel. C’est aussi un critère décisif dans les échanges internationaux, où la sûreté maritime est devenue une priorité absolue.
« Des progrès tangibles, malgré les défis », constatent les experts lors de la première réunion ouvrant l'atelier, lundi dernier. Le port de Mutsamudu, malgré ses infrastructures vieillissantes, affiche une volonté de mise en conformité. Des plans d’actions sont en cours de mise en œuvre. Abdou Malidé, administrateur du port, cite notamment les projets de modernisation : l’installation d’un portique, de tapis roulants pour fluidifier le passage des usagers et la gestion des flux en haute saison. Le problème récurrent de l’engorgement à l’entrée et à la sortie des passagers fait également l’objet de réflexions, avec en perspective la construction d’une nouvelle gare maritime. Pour la sécurité numérique, une salle de commande est opérationnelle, près de 32 caméras sur le port et le fruit est déjà trouvé : « un sac de passager qui a été volé par un douanier fut vite retrouvé », grâce à la vision des images.
Autre point de progrès, le renforcement du filtrage et du pesage des marchandises. « Il faut y aller étape par étape », insiste un des experts. Le processus de certification mobilise l’ensemble des acteurs portuaires. Des réunions de sensibilisation ont été régulièrement organisées, impliquant les partenaires publics et privés du port. Les PFSO (Officiers de sûreté des installations portuaires) ont été nommés et travaillent en coordination avec les autres parties prenantes. « L’échange d’information est fluide et constructif », affirme un représentant de la SCP (Société Comorienne des Ports). L’amélioration de l’éclairage sur les quais, aussi bien du côté fret que passagers, témoigne des efforts consentis. « Il reste beaucoup à faire, mais l’essentiel est que la dynamique est lancée », constate un des experts.
Pour enfin atteindre, une certification aux multiples bénéfices, il faut mutualiser les efforts. Obtenir la certification ISPS permettra au port de Mutsamudu de se positionner comme une plateforme régionale fiable, répondant aux standards internationaux. Cela renforcera la confiance des opérateurs économiques, facilitera l’entrée de nouvelles lignes maritimes, et ouvrira la voie à de potentielles aides et investissements internationaux. L'ANAM, organe régulateur, travaillera avec l'OMI.
Younes
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.