La Gazette

des Comores

Centre hospitalier régional insulaire (CHRI) de Hombo : Le camp de traitement du choléra définitivement démantelé

Centre hospitalier régional insulaire (CHRI) de Hombo :  Le camp de traitement du choléra définitivement démantelé © : HZK-LGDC

Après plusieurs mois de lutte acharnée contre le choléra, l’hôpital régional de Hombo a procédé hier au démantèlement de son camp de traitement installé en urgence au plus fort de l’épidémie. Une étape qui marque symboliquement la fin de la crise sanitaire sur l’île, même si le ministère de la Santé n’a pas encore officiellement déclaré la fin de l’épidémie.


Selon le directeur du Centre hospitalier régional insulaire (CHRI) de Hombo, le Dr Ibrahim Salim Mari, cette décision était devenue nécessaire pour permettre à l’établissement de reprendre pleinement ses activités médicales. « Nous avons entamé l’enlèvement total du camp de traitement du choléra pour libérer l’espace et relancer d’autres services. Une seule structure a été maintenue temporairement, mais le reste a été entièrement démantelé », a-t-il indiqué. Le camp, installé en février 2024, au moment où le choléra frappait durement Anjouan, avait accueilli des centaines de patients. Désormais désert, il rappelle la gravité d’une crise qui a coûté un lourd tribut humain.

Introduite par un navire en provenance de Tanzanie, l’épidémie de choléra avait été déclarée aux Comores le 2 février 2024. Anjouan en est rapidement devenu l’épicentre. Au 30 juin 2024, l’île comptabilisait 8 942 cas suspects, soit 88% des cas signalés au niveau national. Sur les 147 décès enregistrés dans le pays, 112 concernaient Anjouan. Les villes de Mutsamudu et Domoni figuraient parmi les foyers les plus touchés. Cette propagation fulgurante s’explique par les fragilités structurelles de l’île : moins d’un tiers de la population a un accès régulier à l’eau potable, et le manque d’infrastructures sanitaires a aggravé la situation. Malgré l’appui de partenaires comme Médecins Sans Frontières et l’UNICEF, la réponse a souffert de retards dans l’acheminement du matériel et des équipements nécessaires.

Le démantèlement du camp de Hombo est un signal fort d’espoir pour la population, impatiente de tourner la page. Mais cette étape suscite aussi des appels à la vigilance. De nombreux acteurs locaux et observateurs estiment que cette crise doit servir de leçon. Ils exhortent les autorités à investir durablement dans la prévention, à améliorer l’accès à l’eau potable et à renforcer les dispositifs de réponse rapide afin d’éviter de nouvelles tragédies. La fin du camp de Hombo n’est donc pas seulement la clôture d’un chapitre douloureux. Elle doit aussi ouvrir la voie à une réorganisation du système de santé et à une meilleure préparation face aux crises sanitaires futures.

Younes

 


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