Ouvert le 21 octobre 2024 à Cali en Colombie, la Conférence de Parties de la Convention sur la Diversité Biologique, a pris fin le 2 novembre sur un constat d’échec sur le plan global mais cependant sur d’autres domaines, il y a eu des avancées comme l’adoption d’un texte essentiel qui place la biodiversité au même niveau que la décarbonisation et le changement climatique.
Un symbole important pour donner le flambeau à un autre pays d’Amérique latine, le Brésil, qui accueillera la COP30 sur le climat à Belém l’an prochain. Alors que la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) affirme dans ses travaux que le changement climatique est une des causes majeures directes du déclin de la biodiversité, cette décision devra permettre de créer des synergies pour résoudre ces crises. Parmi les autres avancées notables, on retiendra aussi le texte sur les zones marines d’importance écologique ou biologique, fruit d’un processus de négociations de huit ans, pour l’identification et la cartographie des aires marines à protéger. À l’heure actuelle, seulement 8,4% des zones marines et côtières font l’objet d’une forme de protection, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Il y a aussi le texte du partage « équitable et juste » des bénéfices tirés des ressources génétiques numériques (DSI en anglais) qui a finalement été adopté, après plusieurs objections de certains pays. Prélevées par les industries pharmaceutiques, agricoles, cosmétiques et biotechnologiques, elles sont souvent récoltées dans les pays en développement mais bénéficient aux pays développés. Le texte adopté stipule que les entreprises qui utilisent ces ressources devront verser 0,1% de leur revenu ou 1% de leurs bénéfices dérivés des données génétiques de la nature au nouveau « Fonds Cali », sur la base de contributions volontaires.
Les représentants des peuples autochtones se sont réjouis de cette décision, quelques heures après avoir célébré le premier accord majeur portant sur la création d’un organe permanent de la Convention sur la diversité biologique (CDB) représentant les peuples autochtones et les communautés locales. Hautement plébiscité par ces derniers, cet organe leur permettra d’avoir un statut renforcé dans les futures négociations. En effet, l’assemblée a adopté l’autre promesse faite par la présidence colombienne à savoir la reconnaissance des communautés d’ascendance africaine dans le texte de la CDB. Le consensus ne semblait pourtant pas évident sur ce sujet mis sur la table par la Colombie et le Brésil durant la première semaine de la COP16, auquel une partie du groupe Afrique s’était opposé, arguant que cette question n’avait « rien à faire » au sein de cet article.
Ce que l’on retient surtout est que les 196 délégations sont reparties sans avoir tranché sur un point essentiel des négociations de la COP16 : la stratégie financière, soit les milliards nécessaires à la préservation de la biodiversité. Des besoins qui s’élèvent à au moins 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros) de transferts des pays développés vers les pays en développement par an d’ici 2025, et au moins 30 milliards d’ici 2030, d’après le cadre de Kunming-Montréal. Les pays développés, hostiles à la multiplication des fonds, estiment pour leur part que le mécanisme actuel, hébergé par le Fonds mondial pour l’environnement (Fem), fonctionne déjà bien. Affaire à suivre dans la mesure où les parties devraient se rencontrer pour finaliser les autres points restés en suspens comme le budget avant la COP 17 qui doit se tenir dans deux ans à Erevan, en Arménie.
Mmagaza
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