Depuis trois mois, les agents de la fonction publique rémunérés à la banque populaire des Comores (BPC), anciennement la SNPSF, rencontrent des difficultés pour percevoir leur salaire. Les files d’attente interminables et les bousculades obligent certains à patienter jusqu'à deux jours avant d'accéder aux guichets. À Anjouan, Ahmed Kassim, directeur régional de la BPC, évoque une légère amélioration ces derniers jours.
Du mardi 25 au vendredi 28 mars, retirer son salaire à l’ex-SNPSF, devenue la banque populaire des Comores (BPC), était un véritable parcours du combattant. Les pièces d’identité collectées la veille, censées offrir un accès prioritaire aux guichets le lendemain, n’ont pourtant pas garanti une prise en charge rapide à Fomboni. Seuls des clients privilégiés bénéficiant des liens avec des agents de la banque étaient servis, laissant les autres patienter indéfiniment. Face à cette gestion chaotique, la tension est montée. La foule, excédée, se pressait contre les grilles de sécurité, par des bousculades, des cris et l’indignation générale. La situation a dégénéré, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre. C'était la confusion totale.
À Anjouan, Ahmed Kassim, directeur régional de la BPC, a déclaré au micro de RTN (Radio et Télévision de Ndzouani) qu’une légère amélioration était perceptible depuis le vendredi 28 mars, grâce à l’augmentation du nombre de guichets. Selon lui, ces perturbations sont également liées à l’introduction d’un nouveau logiciel : « Au début, il manquait de fluidité et de rapidité, ce qui n’est plus le cas actuellement. » À Mohéli, la situation a même été évoquée lors du prêche du vendredi à la mosquée de Mouzdalifa, où l’imam a dénoncé le calvaire infligé aux clients de la BPC. Autrefois, la banque disposait de guichets dans plusieurs régions de Mohéli Salamani, Djoiezi, Djando, Nioumachoi et Hoani, ainsi que de trois guichets automatiques (GAB), facilitant le retrait des salaires et désengorgeant les agences. Aujourd’hui, la situation est bien différente. Le vendredi 28 mars, les agents de la BPC ont dû travailler jusqu’à tard dans la nuit pour tenter d’écouler la file d’attente. Certains ont même rompu leur jeûne sur place.
Actuellement, tous les fonctionnaires de Mwali payés par la BPC doivent se contenter des trois guichets de Mdjawaché à Fomboni, une régression évidente pour une institution censée moderniser ses services. Plus de découvert, plus de prêts, tous les petits avantages d’autrefois ont été suspendus. « Nous avons l’impression que la transition de la SNPSF vers la BPC n’a pas été bien préparée », a observé un retraité après 40 ans de service. Venu de Bimbini pour percevoir son salaire à Mutsamudu, il devra encore patienter toute la journée. Face à ces désagréments, de nombreux fonctionnaires de Mwali ont déjà déserté la BPC. Certains ont rejoint la BIC, d’autres Exim Bank, tandis que les derniers se tournent vers la MECK. Une véritable hémorragie qui soulève des questions sur l’avenir de cette banque naissante. Selon Ahmed Kassim, même ces autres banques n’ont pas de guichets dans toutes les régions des îles. La BPC prévoit, toutefois, de mettre en place des GAB dans plusieurs zones pour désengorger les guichets.
Riwad
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