La Gazette

des Comores

Azali à l’ONU : L’égalité de genre proclamée, la Loi Hadjira aux oubliettes

Azali à l’ONU :  L’égalité de genre proclamée, la Loi Hadjira aux oubliettes © : HZK-LGDC

Lors de son intervention à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le président comorien Azali Assoumani a réaffirmé son engagement en faveur de la promotion des droits des femmes et de l’égalité des genres. Un discours fort sur la scène internationale, mais qui soulève à nouveau une question restée en suspens depuis des années : la promulgation de la Loi Hadjira, adoptée depuis 2017.


À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le président Azali Assoumani a réaffirmé son attachement à la promotion des droits des femmes et à l’égalité des genres. Un engagement fort qui s’inscrit dans la dynamique internationale de lutte pour l’inclusion et la justice sociale. Dans son allocution, le chef de l’État a insisté sur « l’importance de donner aux femmes les mêmes opportunités que les hommes », notamment dans l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux postes de décision. Une déclaration qui a été accueillie favorablement sur le plan diplomatique, mais qui suscite en interne de nombreuses interrogations.

En effet, malgré les promesses répétées, la Loi Hadjira adoptée en 2017 et censée renforcer l’égalité des genres et les droits des femmes, n’a toujours pas été promulguée. Pour rappel, cette loi emblématique aux Comores, adoptée pour promouvoir la participation des femmes à la vie politique et aux postes de décision, n’est toujours pas promulguée par le président Azali Assoumani. Cette dernière avait comme objectifSon objectif est de promouvoir une représentation équitable des femmes dans les instances décisionnelles, notamment au sein du gouvernement, du parlement, des collectivités territoriales et des entreprises publiques. Ce retard alimente le scepticisme d’une partie de la société civile et des associations féminines qui dénoncent un décalage entre les discours officiels et les actes concrets. « Nous saluons l’engagement du président devant l’ONU, mais les femmes comoriennes attendent surtout des actions tangibles, à commencer par la promulgation de la Loi Hadjira », estime une militante associative contactée à Moroni.

L’entrée en vigueur de ce texte représenterait un signal fort de la volonté du gouvernement de traduire ses engagements en réalité. Sans cela, les déclarations internationales risquent de rester perçues comme de simples promesses diplomatiques. « Il est regrettable de constater que les paroles et les actes continuent de suivre des trajectoires parallèles. La promotion du genre ne peut se limiter à des discours solennels ou à des engagements de principe. Elle doit impérativement se traduire dans les faits, notamment dans les nominations aux postes stratégiques de l’État, avait déclaré Me Maliza Said Soilihi, avocat au barreau de Moroni et militante pour la promotion du genre.

Et de continuer : « L’égalité de genre dans l’accès aux responsabilités publiques n’est pas un luxe, mais une exigence constitutionnelle et démocratique. Elle est aussi une condition essentielle d’un développement juste et inclusif. Tant que nous continuerons à invisibiliser les compétences féminines dans les hautes fonctions, nous perpétuerons une société à deux vitesses, en décalage avec ses propres valeurs ». Alors que le pays continue de faire face à des défis socio-économiques majeurs, la question des droits des femmes reste au cœur des attentes citoyennes. La prochaine étape décisive sera de savoir si la Loi Hadjira, en suspens depuis huit ans, sera enfin promulguée.

MY

 

 

 

 


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