La Gazette

des Comores

Alain Leclere : « la sûreté est jeu d'équipe »

Alain Leclere : « la sûreté est jeu d'équipe » © : HZK-LGDC

Ce lundi 9 décembre s’est tenu à Moroni un atelier de trois jours sur la sûreté maritime. Sous le thème « Exercice national de simulation et de gestion de crise », cet atelier s'inscrit dans le cadre du programme « Sûreté portuaire et sécurité de la navigation pour l'Afrique orientale, australe et l'océan Indien ». Une initiative qui vise à renforcer la sécurité maritime dans une région vulnérable face aux enjeux modernes de la navigation.


L’Organisation maritime internationale (OMI), soucieuse d'assurer une navigation sécurisée dans les eaux africaines, a dépêché trois experts pour encadrer cet événement. Leur expertise est importante pour échanger avec les participants aux meilleures pratiques internationales, régionales et réalités locales en matière de sécurité maritime. Moroni, a été choisie pour sa position stratégique, tant sur le plan géographique qu’économique, servant de carrefour pour le commerce maritime. L’atelier a débuté avec une série de présentations et de discussions dirigées par ces experts, impliquant divers acteurs, dont la société comorienne des ports (SCP), l’ANAM (agence nationale des affaires maritimes), ainsi que des membres des forces de l'ordre, de la police et des douanes. Ce rassemblement met en lumière l'importance d'une approche collaborative pour identifier et atténuer les menaces émergentes. Les participants discutent ainsi d'outils et de stratégies pour anticiper et gérer efficacement les crises potentielles liées à la navigation et à la sûreté portuaire et maritime.

Le programme de 4 jours se concentre sur la nécessité d’échanger sur des stratégies d’anticipation pouvant détecter les menaces émergentes, en se posant la question centrale : « Que faire pour demain ? » Les échanges mettent l'accent sur l'importance des simulations de crise, permettant aux participants de tester leurs réactions et d'approfondir leur compréhension des situations d'urgence. Les différentes simulations visent à reproduire des scénarios concrets, tels que des attaques terroristes sur des installations portuaires ou des incidents de pollution maritime, afin de préparer les équipes à des éventualités qu’elles pourraient rencontrer dans le cadre de leurs fonctions.

Alain Leclere insiste sur l’idée que la sûreté ne repose pas seulement sur la technologie ou les procédures, mais également sur le comportement et la communication entre les différents acteurs. « Chaque membre de l’équipe, chaque institution à son rôle à jouer. La coopération et l’harmonisation des actions sont essentielles pour bâtir un environnement maritime sûr », souligne-t-il. L’ANAM, en particulier, joue un rôle crucial dans cette dynamique. L’agence met en avant l'importance d'une formation multifonctionnelle pour les agents des douanes et de la police et tous les concernés, afin de garantir une réponse rapide et uniforme en cas de crise. Les fonctionnaires ont participé à des ateliers interactifs, apprenant à analyser les situations de manière critique et à travailler ensemble pour développer des plans d’action intégrés face à diverses menaces.

Cet événement n'est pas qu'une simple formalité administrative. Il représente une véritable volonté politique d’améliorer la sécurité maritime au niveau régional. Les Comores, comme de nombreux autres pays de l'océan Indien, sont confrontées à des défis compliqués liés à la piraterie, à la contrebande et aux catastrophes environnementales. Dans ce contexte, la réalisation d’initiatives telles que cet atelier national est d'une nécessité absolue pour sécuriser les voies maritimes, essentielles au commerce et à l'économie locale. « La sûreté n'est pas un objectif, mais plutôt un moyen »,  indique Arnel Pinard, un des experts de l'OMI.

Appuyé par Alain Leclere qui revient ajouter que « nous faisons de la sûreté pour servir à des objectifs économiques et sociales ». Les retombées de cet atelier devraient être significatives. Les participants seront mieux préparés à répondre à des crises, assurant ainsi non seulement leur propre sécurité, mais aussi celle des populations côtières et des usagers de la mer. L'engagement conjugué des acteurs institutionnels et des experts internationaux augure d'une dynamique prometteuse pour renforcer la sûreté et garantir une navigation sûre dans le futur. À la fermeture de cet atelier, les discussions élaborées et les stratégies développées pourraient devenir un modèle pour d'autres pays de la région, en instaurant une culture proactive de sécurité maritime. L'avenir maritime des Comores et, plus largement, de l'Afrique de l'Est et Australe en dépend.

Younès

 


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