L’archipel est plongé dans le recueillement, suite à l’accident de bus survenu ce 17 novembre dans la région de Nyumakelé, à Anjouan, coûtant la vie à une dizaine de concitoyens et blessant de nombreuses personnes. Face à ce drame, les autorités nationales et insulaires, des figures influentes comme la famille Sambi, ainsi que la communauté internationale, ont exprimé une solidarité aux proches des victimes.
La présidence de l'Union a publié un communiqué indiquant que le chef de l’État est « profondément accablé » par la nouvelle. Réagissant à ce « drame d’une violence exceptionnelle », il a instruit la « mobilisation immédiate » du gouverneur de l’île d’Anjouan et des services de santé et de sécurité. Le chef de l’État a également exigé la mise en place d'un dispositif médical renforcé et l’ouverture d’une « enquête rigoureuse et rapide » pour déterminer les causes de l'accident, notamment l'état mécanique du véhicule. Il est annoncé que le chef de l’État se rendra sur place pour « témoigner de la solidarité nationale » auprès des familles éplorées. Un déplacement qui a bien eu lieu peu avant que nous bouclions ces lignes, hier.
Le secrétariat général du gouvernement a également manifesté sa solidarité tout en insistant sur la responsabilité collective. Après avoir exprimé ses condoléances aux familles de ce « tragique accident survenu à Hada », il a lancé un appel pressant à la prudence. « Cet événement rappelle, avec gravité, l’importance de la prudence sur nos routes. Nous appelons l’ensemble des usagers à redoubler de vigilance et à respecter strictement les règles de sécurité routière afin d’éviter de nouveaux drames. » Cette insistance sur l'application stricte des règles a trouvé un écho chez la ministre de la promotion du genre, de la solidarité et de l'information, Fatima Ahamada, qui a déclaré qu'il est « urgent que des mesures strictes soient prises pour renforcer les contrôles des véhicules de transport en commun », dont beaucoup sont « vieillissants ».
Parallèlement, l'ambassade de France en Union des Comores a également réagi, exprimant ses « sincères condoléances aux familles des victimes ». Cette marque de soutien de la part d'un partenaire historique confirme que l'onde de choc du drame de Nyumakelé a dépassé les frontières insulaires. L’écho du deuil est particulièrement fort à Anjouan. La famille de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, originaire de l’île, a fait part de sa « profonde tristesse » et de son émotion. Dans un message relayé par la fille ainée de l’ancien chef de l’État, en prison depuis mai 2018, la famille Sambi a indiqué partager « peine » des proches des blessés et des proches des victimes et souhaité « que la paix, la solidarité et la compassion nous unissent en cette épreuve douloureuse qui touche toute notre nation. »
Pour rappel, l'accident de bus meurtrier est survenu dans la région de Nyumakelé à Anjouan, une zone où l'état de la route est jugé désastreux et considéré comme un « véritable parcours du combattant ». Selon le juriste et blogueur Ismael Saadi, dans une publication qui date du mois d’août dernier, cette route entre Mutsamudu et Mremani est extrêmement périlleuse, transformant un trajet de routine en une épreuve de plus de deux heures et menaçant la sécurité des usagers. Le problème est d'autant plus critique que, comme le rappelle le blogueur, des fonds routiers existent pour garantir l'entretien.
Toufé Maecha
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