La Gazette

des Comores

Violences : Une recrudescence qui inquiète

Violences : Une recrudescence qui inquiète © : HZK-LGDC

Meurtre, mutilations, immolation et disparition ! Ce début du mois de février est sans précèdent en matière de faits divers. La recrudescence des actes de violences inquiète la population qui se sent de plus en plus délaissée. Si la responsabilité incombe en premier à ceux qui commettent ces actes criminels, le rôle de la société n’est pas à négliger et les autorités judiciaires plus que jamais pointées du doigt à chaque fois que de tels actes surgissent. Et à chaque fois, on entend les mêmes doléances de la part des comoriens, l’application de la peine de mort pour les auteurs de crimes.


Jamais depuis la mort dans des conditions atroces de la jeune Faina, le pays n’a été saisi d’une telle émotion. C’est la consternation et surtout la peur qui a envahi la population comorienne après les actes criminels survenus entre le 31 janvier et le 02 février 2025. Et comme dans pareille circonstance, c’est le désir de justice qui anime les débats et de ce côté on ne peut reprocher aux comoriens leur soif d’une vraie justice, d’autant plus que c’est une disposition qui existe dans le code pénal comorien (art.274) « Tout coupable d’assassinat, de parricide ou d’empoisonnement sera puni de mort », mais qui n’a plus été appliqué depuis les affaires tristement célèbres de Taoufik à Hantsambou et Robin à Chezani. 

La multiplication des actes d’agressions suivis de meurtres soulève la question de la levée du moratoire sur l’application de la peine de mort, gage selon la majorité des comoriens de la réduction de ces actes criminels. Le meurtre de Hikimat par la meute menée par le bien nommé Mikiro a créé une sorte de psychose et une suspicion au sein d’une population de plus en plus accablée par l’insécurité qui règne dans le pays, exacerbée par l’actualité de ces derniers jours. Cette méfiance et d’autant plus compréhensible que les mobiles des différents actes divergent, d’un simple conflit de clocher à l’extorsion d’argent en passant par un crime passionnel. Pas plus tard que dans la journée du dimanche 02 février alors que la population est sous le choc du meurtre de Hikimat Ahmed Soihibou, que l’on apprenait la tentative de meurtre de Saïd Ali Achiraf à l’endroit de sa femme et de sa belle-fille. Après avoir poignardé sa femme au cou et à la joue ainsi que sa belle-fille au dos, Saïd Ali a pris la fuite et n’a été retrouvé que le lendemain matin par une population qui a raté de peu son lynchage, n’eut été l’intervention de la police municipale de Mapvinguni.

Au même moment dans l’extrême sud de la Grande Comores (Ntsinimwapanga) un homme apparemment excédé par le vol d’une pile de fagot (Nkuni) aurait brulé une femme qu’elle accusait à en croire les premiers éléments d’être l’auteur du vol des fagots. Cette multiplication des actes de violences augmente chez un certain nombre de personnes la peur de se retrouver face à une telle situation. Les gens sont devenus très méfiants et le moindre fait suscite la suspicion. Une dame croisée dans un transport en commun nous raconta par exemple sa peur de prendre un taxi toute seul. « J’avais arrêté un taxi, mais quand j’ai vu qu’a l’intérieur il n’y avait que deux jeunes garçons, je me suis ravisé de monter à bord malgré la pluie », et ce n’est pas un cas isolé.

Imtiyaz

             


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