La Gazette

des Comores

Projet de base navale à Mayotte : Les forces vives contre le projet de la France

Projet de base navale à Mayotte :  Les forces vives contre le projet de la France © : HZK-LGDC

Une coalition des partis politiques et organisations de la société civile condamnent encore une fois la construction d’une base navale française à Mayotte et toute forme d’intégration de l’île dans la commission de l’océan (COI) en tant qu’entité. Selon les conférenciers le gouvernement a un rôle très important à jouer pour faire avorter ce projet annoncé par le ministre français Manuel Valls.


Le projet de militarisation de Mayotte envisagé par la France a provoqué à Moroni une vive réaction de la classe politique et de la société civile. Vent debout, de nombreuses organisations se joignent pour dénoncer le projet de la France dans l’île sœur de Mayotte. Lors d’une conférence de presse samedi 05 avril, les conférenciers l’ont rejeté. « Ce projet annoncé par le ministre français Manuel Valls, constitue une violation flagrante du droit international, notamment des 23 résolutions de l’ONU réaffirmant la souveraineté des Comores sur l’ensemble de l’archipel y compris Mayotte », peut-on lire dans le communiqué final. Les signataires « dénoncent une manœuvre visant à transformer l’île en avant-poste militarisé, sous couvert de lutte contre l’immigration tout en ignorant les besoins urgents de la population mahoraise qui peine à se relever du cyclone Chido », précise le communiqué.

Idriss Mohamed, un des conférenciers, a regretté : « C’est frustrant de comprendre que la priorité politique française à Mayotte est la construction d’une base navale au lieu d’un plan d’action sur la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Cette base va également transformer notre zone de l’océan indien considérée comme une zone de paix en une zone de guerre ». Quant à Nadia Tourqui, une militante de la société civile, a rappelé que « les Comores ont intégré la COI (Commission de l’océan Indien) en 1986 en tant qu’archipel de quatre îles (Grande Comore, Anjouan, Mayotte et Mohéli). Cela signifie que Mayotte est déjà dans cette commission. Mais depuis toujours, la France provoque des situations mettant en péril nos relations à commencer par le visa Balladur, la départementalisation, Wuambushu et maintenant la construction de base navale. Cette question mérite une réponse », a-t-elle martelé.

Pour Hassane Ahmed El Barwane, secrétaire général du parti Juwa, l’heure n’est pas aux divisions partisanes. « On doit mettre de côté nos divergences politiques, car cette question demande notre mobilisation ». Une assertion soutenue par l’ancien gouverneur de Ngazidja Mouigni Baraka Said Soilihi. « Nous devons considérer la défense de Mayotte comme une question de dignité nationale ».

Les conférenciers ont recommandé la saisine du conseil de sécurité de l’ONU pour exiger l’application des résolutions reconnaissant Mayotte comme partie intégrante de l’Union des Comores et la réinscription de la question de Mayotte à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale de l’ONU, ensuite l’organisation d’une conférence internationale sur la question de Mayotte dans le cadre de la célébration des 50 ans d’indépendance et la tenue d’un sommet extraordinaire de l’Union africaine afin d’adopter des mesures concrètes contre l’occupation illégale de Mayotte. Une marche populaire contre les projets de la France à Mayotte est en cours de préparation.

Kamal Gamal

 


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