La Gazette

Depuis plus de neuf mois, les habitants de la capitale font face à une criante pénurie d’eau. Avec l’arrivée de l’épidémie de cholera qui demande de la propreté, on se demande comment on va faire face à cette maladie lorsqu’on sait que le moyen le plus efficace pour se protéger est de se laver les mains régulièrement, les produits alimentaires et les lieux d’habitation.

Le problème de l'approvisionnement en eau dans la capitale Moroni n'est pas encore résolu, cela va faire presque neuf mois. Pourtant un vaste projet a été lancé depuis fin 2022 pour réhabilitation le réseau d'adduction d'eau de Moroni et ses environs. Prévu pour un délai de six mois, les travaux ne sont toujours pas finis. Face à cette situation, certains quartiers arrivent à voir de l'eau une à deux fois par semaine, d'autres un mois et d’autres rien. Inquiétant. Mais aujourd’hui, c’est plus inquiétant avec l'annonce par le gouvernement de résurgence du choléra dans le pays.

Comment peut-on faire face à cette épidémie en termes de prévention sans eau. Pour lutter efficacement contre le choléra, il faut se laver les mains régulièrement avec du savon, laver les produits alimentaires et nettoyer les lieux d’habitation. Comment faire si on n’a pas de l’eau. « Parfois, l'eau coule sous le robinet une ou deux fois par semaine, et parfois même plus de deux semaines, sans eau. La situation est très difficile. Heureusement, on a une citerne bien remplie d'eau. J'imagine la galère de ceux qui attendent l'eau de la Sonede. Et comment ils vont faire avec cette épidémie », témoigne une femme du quartier Badjanani Moroni.

Une jeune femme du quartier Rue Elbak annonce qu’elle peut passer deux mois sans avoir de l’eau. « J’ai des enfants et avec cette épidémie de choléra ça va être très compliqué de s’en sortir si l’eau ne coule pas dans nos robinets. Il est temps que la SONEDE nous trouve une solution sinon, on risque d’en patir », avance-t-elle. La population lance un vibrant appel à la SONEDE de trouver des solutions dans les meilleures délais pour pouvoir approvisionner en eau la capitale et sauver des vies.

Du côté de la société d’exploitation et de distribution des eaux aux Comores (SONEDE), ils montrent que les travaux techniques du projet sont en cours. « La société mauricienne qui est chargée des travaux a demandé un avenant. Nous espérons finaliser la première phase en ce premier trimestre de 2024. Ainsi, la capitale recevra de l'eau convenablement. Et de poursuivre : « Après, on va commencer l’évaluation sur la deuxième phase pour les environs. Je le mets la pression pour que le chantier avance plus vite car l'eau est vitale » tente de s’expliquer le directeur de la Sonede, Soundi Goulam.

Concernant l'épidémie, la société entend prendre aussi des mesures. Une cellule sera mise en place pour travailler en collaboration avec la sécurité civile. Et une réunion de réflexion se tiendra ce lundi 05 février pour prendre les mesures appropriées.

Nassuf Ben Amad

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