Nommé depuis peu, directeur général du bureau géologique, Nakib Ali Houmadi se positionne comme un acteur clé dans le secteur de la géologie aux Comores. Son objectif est de créer une cartographie visant à attirer les investisseurs, ce qui pourrait transformer le paysage géologique et économique du pays. Son approche pragmatique souligne l'importance de disposer de données fiables pour prendre des décisions éclairées.
Par son parcours en ingénierie pétrolière, Nakib Ali Houmadi combine ses compétences techniques avec une passion de booster la société en attirant les investisseurs. Son projet phare, axé sur le forage, illustre sa volonté de non seulement exploiter les ressources naturelles, mais aussi d'apporter des bénéfices tangibles à la population locale. Titulaire d'une licence en administration économique et sociale (AES) et d'une formation en économie pétrolière en Tunisie, il s'est spécialisé en ingénierie pétrolière. Il a gravi les échelons, passant d'opérateur de production pétrolière à technicien supérieur, avant de devenir ingénieur pétrolier. Son parcours a été soutenu par une bourse du gouvernement.
Ce natif de Nioumadzaha dans le Bambao, a acquis au cours de son parcours professionnel au sein des compagnies telles que la Compagnie Franco-Tunisienne du Pétrole, le Bureau Géologique des Comores et Schlumberger, des connaissances lui permettant d'affiner ses compétences. Il fait partie de ceux qui investissent dans le pays. Outre la direction de géologie, il a une société de poulailler et un cyber magasinant comme activité pour aider les jeunes dans leurs inscriptions à l’étranger, témoignant de son engagement envers le développement économique des Comores.
Avec un effectif de plus de 50 agents, le bureau de géologie a connu des moments difficiles mais le nouveau directeur fait savoir que les choses s’améliorent. « Il est vrai que nous avons rencontré des difficultés. A partir de 2018, on avait des problèmes de ressources, il nous était difficile de supporter la masse salariale. Mais maintenant, l’Etat nous subventionne, parallèlement nous faisons des prestations qui nous permettent de générer des fonds pour soutenir les activités du bureau », souligne celui qui collabore étroitement avec les agents. Il songe à innover. « Nous ne contribuons pas à la caisse de retraite, nous n’avons pas une mutuelle de santé et j’aimerais bien y remédier pour permettre à mes agents d’être en sécurité », avance-t-il.
Nakib ne s’arrête pas là, il vise à acheter un camion de forage, et faire une cartographie. L'utilité de ce document scientifique est d’aider les investisseurs et constituer un appui à la décision pour l'aménagement du territoire, la prospection des ressources minérales ou de forage, etc. « Aujourd’hui, le bureau de la géologie possède l’expertise nécessaire et les équipements pour faire les travaux de forage. Nous avons découvert de l’eau dans les zones du Karthala. Au lieu de faire appel à la main d’œuvre étrangère, l’on peut se référer directement au bureau de la géologie», dit-il.
Le bureau a un projet qui a trois secteurs d’intervention à savoir résoudre le problème de délestage, d’eau et le secteur minier. « Le premier, depuis 2018 jusqu’à maintenant, nous avons mené un travail pour explorer si le volcan a la capacité de produire de l’électricité suffisant. L’on a trouvé que c’est possible de produire jusqu’à 45 mégas watt».
Concernant, l’exploitation de l’eau : « nous avons identifié un seul problème. «On a découvert qu’il y’a de l’eau au Karthala qu’on peut utiliser. Maintenant on est dans la deuxième phase qui sert à mobiliser des fonds pour faire 3 forages. Le PNUD va nous donner 2.000.000 USD, la banque africaine de développement 26.000.000 de dollars, et l’Union Africaine10.800.000 dollars. Le total sera de 44.000.000 dollars », précise celui qui espère que d’ici 2028 l’électricité volcanique sera exploré et produira 15 mégas watt, pour être opérationnel à partir de 2029.
Ces travaux sont en marche et restent une priorité. « Les autres perspectives c’est de faire en sorte que les compagnies pétrolières se multiplient afin de créer une concurrence qui les poussera à vite travailler. En tout cas, les compagnies ont commencé les manifestations d’intérêt. A propos du secteur minier, on a préparé un code qui protège le secteur, on attend son examen à l’assemblée en octobre pour espérer la signature des contrats».
Il explique que plusieurs équipements sont en leur possession comme des machines à détecter où on peut trouver de l’eau, dans une profondeur de 100 à 500 mètres, etc. « Ces machines sont à notre possession depuis 2021, mais ne sont malheureusement pas toutes opérationnelles. Nous nous sommes affiliés à des experts d’un laboratoire de Tanzanie, pour nous initier et assister sur ces travaux, dans le but de nous les approprier ».
Mohamed Ali Nasra
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