Face à l’érosion côtière croissante et à la menace de la montée des eaux marines, les habitants de Hamavouna, un village situé à l'est de l’île de Mohéli, ont décidé d’agir. Inspirés par l'expérience menée à Ouallah-Mirereni, ils ont entrepris la construction d’un brise-lame en bois afin d’atténuer l’impact des vagues sur le littoral. Ce projet est soutenu financièrement par l’ONG Noé et porté par la coopérative de groupement du village.
L’idée n’est pas nouvelle. À Ouallah-Mirereni, dans la région de Mlédjelé, cette solution naturelle a été expérimentée, il y a seize ans avec des résultats convaincants. Forts de cette réussite, les habitants ont relancé cette année la plantation de bois le long du rivage afin de renforcer la protection côtière. Pour Djamal Edine Yssoufa, un Comorien vivant en France, l’initiative est intéressante, mais les comoriens restes sceptiques. « Les brise-lames sont une solution remarquable pour lutter contre l'érosion. Mais tant que ce n'est pas une digue en béton armé, ils ne sont pas acceptés. Utilisons nos moyens locaux », suggère-t-il.
À Hamavouna, cette approche a déjà fait ses preuves par le passé. Nabouhane Madi, un jeune du village, se souvient des effets positifs observés après une première mise en place. « Nous avions déjà réalisé ce type d’aménagement, il y a plusieurs années. Le sable s’était accumulé progressivement, recouvrant complètement les bois, ce qui avait permis de réduire la pression des vagues », explique-t-il. Cette fois, les villageois ont choisi des essences végétales adaptées aux conditions locales, notamment le Cassia et l’Acacia, qui résistent bien au sable et dont certaines espèces peuvent même pousser.
Au-delà de la construction du brise-lame, les jeunes de Hamavouna se sont mobilisés pour reboiser l’ensemble du rivage, un projet mené avec le soutien financier de l’ONG Noé. Ce reboisement vise à renforcer la stabilisation des sols et à prévenir l’érosion, en complément des barrières de bois installées. Cette initiative illustre une prise de conscience collective face aux défis environnementaux. En misant sur des solutions inspirées de la nature et sur l’implication de la communauté, les habitants de Hamavouna et Ouallah-Mirereni espèrent préserver leur littoral et garantir la pérennité de leurs activités de pêche.
Riwad
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