Au fur et à mesure que les jours passent, la catastrophe Maoraise tend à passer dans l’actualité comme d’un événement ordinaire. Et si des rapports surgissent pour faire évaluer les dégâts matériels que l’île a subi le 14 décembre 2024, plus d’un mois après, c'est le flou qui règne sur le plan des pertes humaines malgré que le préfet, c'est à dire le représentant de l’État occupant (France) ait avancé des milliers de morts.
Quinze jours après le passage de Chido, le premier des ministres de la république française en visite alors à Mayotte avait dit de son côté qu’il y’aurait probablement moins de mille morts mais que le bilan s’approcherait de la centaine de morts au maximum. « Le bilan des décès » se compte plutôt en « quelques dizaines ou quelques centaines », avait-t-il affirmé. Et de dire que « les rumeurs de milliers de morts » n'étaient « pas fondées », comme rapporté par nos confrères de Mayotte la 1ère. Après ce désaveu en public le préfet faisant mauvaise fortune bon cœur était obligé de rentrer dans les rangs malgré sa connaissance du terrain et da la réalité sociologique de l’île. Le 08 janvier dernier, interrogé toujours par nos confrères et selon les derniers chiffres en sa possession avançait le chiffre d’ « une quarantaine de personnes disparues, sans dépouilles mortuaires » et de rajouter « il y a un faisceau d'indices qui nous permet de penser que ces personnes sont malheureusement victimes de Chido. »
Donc en suivant la logique du préfet et selon le décompte des morts qui n’a guère évolué depuis des semaines (39 morts), le bilan avoisinerait à l’heure actuelle les 80 morts. Des chiffres qui ne reflètent pas la réalité du terrain, mais qui commencent à susciter des interrogations même au sein de la classe politique maoraise. Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili accuse l’Etat français de manquer de transparence dans cette affaire. « Je ne peux pas, au nom des victimes et de ceux qui souffrent, laisser tomber ce sujet-là, parce qu’il y a des gens qui sont peut-être ensevelis sous les décombres et que l’on n’a jamais retrouvés », avait-il affirmé sur la chaine parlementaire, Public Senat. Et le sénateur de rajouter « je n’accuse personne, mais pour l’heure […] il n’y a pas de transparence, on dit tout et son contraire. »
C'est par rapport à toutes ces tergiversations même et surtout au sommet de l’État que l’élu de Mayotte demande la constitution d’une commission sénatoriale, qu’il espère qu’elle pourra mener les enquêtes jusqu'à la manifestation de la vérité. « J’espère qu’au nom de ces victimes, on ira jusqu’au bout de cette commission parlementaire. » Les habitants de l’île et pas que, sont toujours dans l’attente de voir surgir un parent ou un proche disparu. L’initiative du sénateur pourra au moins aider à ce que ces nombreux disparus ne passent par pertes et profits.
Imtiyaz
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