Suite aux heurts qui ont éclaté après l’annonce des résultats provisoires du double scrutin du 14 janvier dernier, l’Onu appelle au calme et respect des droits d’expression et de manifester librement.
La vague de soulèvement populaire au lendemain de l’annonce par la Commission électorale des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 14 janvier dernier, déclarant Azali Assoumani vainqueur du premier tour avec 62,97%, a envenimé une situation déjà tenue. Des heurts se sont multipliés dans la capitale et dans d’autres régions de Ngazidja, ce qui a poussé l’ONU à réagir en appelant au calme et au respect du droit de manifester librement. Dans un communiqué le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Turk exhorte les autorités comoriennes à garantir la liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement. Il a également lancé un appel à la retenue. « Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l'opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement », déclare-t-il.
Il a aussi appelé les manifestants à éviter le recours à la violence. Cet appel fait suite aux affrontements civils et militaires signalés dans la capitale dès premières heures du mercredi 17 janvier. Des barrages sont érigés partout, empêchant toute circulation du nord au sud, avec des pneu enflammés et carcasses de voitures. Un dépôt de stockage du riz de l’Onicor a été pillé et des bâtiments publics et véhicules administratifs incendiés par des jeunes manifestants. « Alors que le fait de s’en prendre aux biens publics n’est pas acceptable, les autorités doivent veiller à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer à le faire librement et en toute sécurité comme c'est leur droit », précise celui qui n’a pas manqué de faire part de ses inquiétudes concernant les arrestations, ou l’utilisation de gaz lacrymogène contre des femmes qui défilaient pacifiquement à Mohéli.
Le Haut-Commissaire a appelé le gouvernement à orienter le pays vers un climat de démocratie et de pluralisme, en créant des conditions propices au dialogue et en mettant fin à toutes les violations des droits humains. « Je suis préoccupé par la poursuite de la répression et l'absence de pluralisme aux Comores depuis plusieurs années », a déclaré M. Türk. Il a exhorté les autorités à libérer les prisonniers politiques détenus arbitrairement, à mener des enquêtes approfondies sur les violations des droits civils et politiques pendant la période préélectorale et à traduire les auteurs en justice. « Un nouveau chapitre doit s'ouvrir pour tous les Comoriens et Comoriennes, un chapitre fondé sur le pluralisme, la liberté d'expression, la justice et la responsabilité. Autrement, la démocratie ne se réalisera jamais » précise-t-il.
Notons que ce jeudi18 janvier la situation ne s’est pas encore apaisée, après une nuit relativement calme, les hostilités ont repris au nord de la capitale. Les routes sont de nouveau barricadées avec des pneus incendiés. Les jeunes rencontrés sur place se disent « déterminés à mener le combat contre Azali ». Vers 12 heures, les forces de l’ordre réussi à dégager certains axes.
Andjouza Abouheir
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