Le ministre de l’agriculture, de la Pêche et de l’Artisanat, Dr Daniel Ali Bandar, accompagné du directeur national des stratégies agricoles et de l’élevage (DNSAE), Dr Fouad Mohamed, et de la coordinatrice nationale du projet AFIDEV, Mme Charmila Mohamed Anoir, a effectué une visite ce lundi 30 juin au centre Beaucor, fondé par Karida Jaffar, esthéticienne et entrepreneure dans la valorisation des cosmétiques naturels aux Comores.
Créé en 2010, Beaucor est bien plus qu’un simple salon d’esthétique. C’est une maison de création entièrement dédiée aux rituels de beauté comoriens, revisités à travers des produits artisanaux : savons, huiles, gels douche, bougies parfumées, tous élaborés à partir des richesses de l’archipel. « Karida Jaffar incarne cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui savent puiser dans les racines pour bâtir l’avenir », a déclaré le ministre, saluant une vision audacieuse et durable. Lors de sa visite, il a longuement échangé avec la fondatrice sur les défis rencontrés par les artisans, les freins à la croissance, mais aussi sur les leviers d’accompagnement possibles, notamment dans le cadre du projet AFIDEV, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France. Grâce à cet appui, Beaucor entre dans une nouvelle phase : la structuration industrielle de sa production. Un nouveau site équipé est en cours d’installation avec des machines modernes : mélangeurs, doseurs, séchoirs, broyeurs, scelleuses… Autant d’équipements qui permettront d’augmenter la capacité de production tout en garantissant la qualité et la traçabilité des produits.
Pour la fondatrice de Beaucor, cet appui représente une nouvelle ère : « Ce soutien structurel va permettre à notre maison de franchir une étape essentielle. Nous pourrons produire à plus grande échelle sans renier notre identité. » Karida Jaffar ne cache pas son émotion face à cette reconnaissance. « C’est bien plus qu’un simple appui technique, c’est une validation de notre vision : celle d’une beauté enracinée, respectueuse de la nature, et capable de séduire les marchés internationaux », explique-t-elle. Diplômée en 2001 au Caire, elle revient aux Comores avec le rêve de créer un espace où les soins de beauté valoriseraient les traditions des femmes africaines et comoriennes. Un pari réussi, qui se concrétise aujourd’hui à travers des créations originales comme les savons au clou de girofle, les gels douche naturels, ou encore une collection de bougies parfumées aux senteurs locales.
Daniel Ali Bandar a rappelé que le secteur de l’artisanat cosmétique représente un levier stratégique pour le développement économique local, notamment en termes d’emploi féminin, de valorisation des ressources naturelles et d’export potentiel. « Nous devons accompagner les initiatives comme celle-ci avec sérieux et constance. Elles incarnent une autre voie pour l’agriculture, l’artisanat et la souveraineté économique », a-t-il déclaré. Beaucor, aujourd’hui, c’est aussi un lieu d’apprentissage, de transmission et d’autonomisation. De nombreuses jeunes femmes y sont formées à l’esthétique naturelle, aux techniques de formulation, ou encore à l’entrepreneuriat responsable.
Avec AFIDEV, Beaucor entre dans une phase de structuration industrielle, mais reste fidèle à ses valeurs. « Notre ambition reste la même : proposer des produits de qualité qui racontent notre identité. Les Comores sont une terre de senteurs, de savoirs, et de beauté naturelle. À nous de les faire rayonner », nous dit Karida Jaffar.
Mohamed Ali Nasra
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