La Gazette

des Comores

Campagne de reboisement: Seules 10 sur 50 rivières coulent à Anjouan

Campagne de reboisement: Seules 10 sur 50 rivières coulent à Anjouan © : HZK-LGDC

Ce 21 janvier, l'ONG Dahari a procédé au lancement de la campagne de reboisement à Ngadzalé, un village limitrophe de Domoni. Les autorités communales et du gouvernorat d'Anjouan ont donné le coup d'envoi samedi dernier dans la fraîche matinée.


Moya, Adda, Ngandzale et Jimilime sont les quatre communes sélectionnées pour restaurer 250 hectares de bassins versants en plantant 65 000 arbres, pour 5000 agriculteurs. Les interventions auraient manqué du charme, si l'ONG n'avait pas diffusé un communiqué de presse, qui ne laisse personne insensible. « Au cours des 30 dernières années, les Comores ont souffert de l'un des taux de déforestation les plus élevés au monde (FAO, 2020) », lit-on dans ce communiqué qui précise encore que « Anjouan a été la plus touchée, perdant 80% de ses forêts entre 1995 et 2014 selon l'évaluation la plus détaillée (Guy, 2015) ».

L’usage des scies électriques et le chômage galopant semblent expliquer cette destruction de la forêt. « Avant, on utilisait des haches et des machettes pour couper les arbres. Mais avec l’arrivée des scies électriques en 2005, les dégâts sont énormes et profitent de l'absence d'une brigade champêtre et des sanctions », fait observer Toilha Ambdou, un paysan. Et d’ajouter : « On reboise pour l'eau, rien que pour l'eau car l'eau c'est la vie ».

Dahari a réalisé une cartographie montrant qu’il ne reste plus qu'environ 46 km2 de forêt naturelle et dégradée. La sécheresse et l'évaporation de la substance favorisant la fertilité du sol, imposent d'autres conséquences à l'économie via l'agriculture. Dans ce communiqué de l'ONG Dahari, publié ce 21 janvier, il est montré que seules dix rivières d'Anjouan coulent encore en permanence, contre une cinquantaine il y a quarante ans. Selon, Dahari, le secteur agricole a connu une baisse de la fertilité des sols et des rendements au cours de la dernière décennie en raison de sécheresses de plus en plus fréquentes et d'une érosion sévère (Banque Mondiale, 2019). L'adaptation aux "effets croissants" du changement climatique, une conscience commune et une main inclusive des agriculteurs et agricultrices, travaillent de concert pour des opérations de reboisement dans les bassins versants.

Pour aider le pays à s'adapter aux effets croissants du changement climatique, Dahari conduit une approche globale, hautement participative pour répondre directement à ces exigences d’adaptation. Dans ce cas après cartographie, le choix des pépinières d'arbres forestiers, reste au cœur du débat. « C’est la première fois que j’accueille cet évènement dans ma commune et je suis très honoré par l’ONG et ma communauté est très consciente pour cet acte car l’arbre c’est la vie », se réjouit le maire de Ngandzale M. Ahamadi Abdou Saïd.

Sa commune a été choisie parmi les quatre de l'île pour planter 65 000 arbres, pour la restauration de 250 hectares. « Nous sommes de plus en plus confiants de notre approche de reboisement de part sa caractère participative et inclusive, et a permis aujourd’hui d’initier les agriculteurs à une autre manière d’intégration des arbres dans leurs exploitations avec une vision économique, sociale et environnementales », avance le Co-Directeur de l’ONG Dahari, M. Misbahou Mohamed 

Le délégué régional chargé de l’environnement Elamine Ismael Bacar montre que « cette journée symbolique est un appel à la mobilisation générale de tous les acteurs pour la restauration continue de nos forêts afin de faire les Comores un pays vert, conformément à la vision du Président de l’Union des Comores ».

Nabil Jaffar

 


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