La blogosphère comorienne est en deuil avec la disparition d’Amir Bobah qui en était la parfaite incarnation. Il est décédé à Dar Es Salam le samedi 13 dernier après avoir été transféré là-bas par avion. On imagine aisément les multiples commentaires qui fleurissent sur le net sur ce personnage haut en couleurs et qui n’hésitait pas à parler de lui-même dans toutes les actions qu’il menait.
Amir aurait pu rester dans une bulle, dans le cadre de vie qui était la sienne en ignorant superbement les soubresauts du monde qui l’entourait. Non, il avait choisi de mener un combat à sa façon pour le bien-être de ses concitoyens, en prenant part à des mouvements de la société civile et surtout en s’impliquant dans le cadre des réseaux sociaux, un des champs de bataille de notre monde actuel. Ses faits et gestes étaient suivis plus particulièrement au sein de la diaspora.
Les hommages dans le net mettent en relief le caractère humaniste de son combat et surtout son sens aigu de l’amitié dont il cultivait le secret. Dans nos iles de la lune, il était hors du commun. Ses prises de position ne laissaient personne indifférent.
Pour Nakidine Mattoir, un professeur d’histoire basé en région parisienne, Amir était un « Homme de rupture. Dans la société comorienne, la maladie est un tabou. L'âge aussi pour certains. Amir Bobah était parmi les êtres qui pouvaient mettre fin à ces mauvaises habitudes. Non pas par pure envie de dire, de s'afficher, de faire de la pub mais d'éduquer, d'inculquer et de banaliser. Diabétique, il n'a jamais cessé de faire comprendre les enjeux et les risques de cette maladie. Ayant attrapé le covid19 qui l'a emporté, il a fait preuve d'un grand courage ».
Il a ajouté que : « Amir Bobah était un être touchant, attachant et humain. Il était un grand frère et ami pour lequel ses positions pouvaient susciter débat, controverses et richesse. C'est là où se cultive la richesse d'un homme, savoir, à travers ses post et sa parole, éveiller les consciences ».
Quant à Abdourahmane Abdoulhamid un animateur des médias à Marseille, il s’est dit : « … effondré par la disparition d'un ami, d'un cousin, d'un activiste des réseaux sociaux qui ne dit jamais du mal à personne. Je me rappellerai toujours des ses publications généreuses, de ses recettes savoureuses de la finesse de ses opinions, Je me rappellerai de ses derniers conseils, lors de nos derniers échanges à Marseille; il me conseillait d'investir dans mon pays natale ».
Amir est né le 6 août 1958. Il était le gérant du Magasin Rive gauche à Moroni. Il était tutélaire d’une Maitrise AES de l’Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne obtenu en 1987. A sa femme, ses enfants et à sa grande famille, La Gazette des Comores présente ses condoléances attristées pour cet homme de communication des temps modernes.
Mmagaza
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