La Gazette

des Comores

Santé publique « La pharmacie hospitalière n’a pas vocation à remplacer les pharmacies d’officine »

Santé publique  « La pharmacie hospitalière n’a pas vocation à remplacer les pharmacies d’officine » © : HZK-LGDC

Le 21 novembre dernier, le syndicat national et l’ordre national des pharmaciens ont tenu une conférence de presse pour regretter les agissements de l’Office comorien des produits pharmaceutiques (Ocopharma) quant à la convention signée dernièrement entre cet office et le centre hospitalier national (CHN). Cette convention permettant à l’Ocopharma d’appuyer techniquement la pharmacie hospitalière est considérée par l’ordre des pharmaciens comme un acte de violation aux règles de l’éthique et de la loi économique. Et cela a poussé le directeur général de l’hôpital El-Maarouf à réagir.


Dernièrement, l’Ocopharma a procédé à une convention de partenariat avec le centre hospitalier national permettant à ce dernier de vendre au détail des médicaments dans son enceinte. Cependant le syndicat national et l’ordre national des pharmaciens considèrent cette ouverture de session à El-Maarouf comme un acte enfreignant les règles d’éthique et la loi économique. Devant la presse, le 21 novembre dernier, l’ordre des pharmaciens à démontré que « les activités apothicaires que dirige la pharmacie hospitalière pénalisent assez gravement celles des autres pharmacies d’officine ». Ce cri d’indignation a poussé le directeur de l’hôpital El Maarouf, Nicolas M’madi Taki à écrire au ministre de la Santé, Loub Yacoutti Attoumanie une lettre rappelant le rôle et l’objectif de la pharmacie hospitalière. « Ce point de vente est destiné à servir les patients du CHN. L’objectif du rapprochement avec l’Ocopharma est de couvrir davantage les besoins et d’éviter aux patients d’acheter leur produit de santé à l’extérieur », lit-on dans cette lettre adressée au ministre de la santé et dont La Gazette s’est procuré une copie.

Sur ce raisonnement, le chargé de communication de l’hôpital de référence de l’Union des Comores essaie de justifier la mise en place de cette session à El-Maarouf. « Le patient consulté à El-Maarouf ne peut pas quitter le centre, quel que soit son état de santé pour aller acheter des médicaments à l’extérieur. D’où la nécessité de la pharmacie hospitalière en vue de faciliter la prise en charge des soins des patients », explique-t-il.

Répondant à l’inquiétude économique du syndicat des pharmaciens selon laquelle l’Ocopharma est une structure étatique mise en place pour assurer la disponibilité des médicaments génériques essentiels dans le pays mais pas pour faire des gardes jugés comme une concurrence déloyale, Nicolas M’madi a tenu à s’expliquer dans sa lettrer. « Bien que la pharmacie est à l’intérieur de l’hôpital, l’accès y est limité plus particulièrement la nuit pour des raisons de sécurité. Le syndicat et l’ordre effectuent une méprise en considérant la pharmacie hospitalière comme une substitution possible à une pharmacie d’officine. Le CHN n’a pas la volonté ni la possibilité de remplacer une pharmacie d’officine et de notamment répondre à leurs obligations en termes de service minimum », poursuit la lettre du directeur général d’El-Marouf. A l’heure actuelle, le syndicat des pharmaciens est toujours en grève et le centre hospitalier national attend la réaction du ministère de la santé.

Kamal Gamal

 


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