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Covid-19 : La prise en charge des vaccinés sous le feu des critiques

Covid-19 : La prise en charge des vaccinés sous le feu des critiques © : HZK-LGDC

Une femme d’une trentaine d’années dénonce une mauvaise prise en charge du site de vaccination de l’hôpital El-marouf après avoir reçu son injection. Cette dernière a fait état de vertiges et d’engourdissement au niveau du bras. L’hôpital, lui, parle plutôt d’une crise d’hystérie.


Quelques heures après avoir reçu sa première dose du vaccin contre le coronavirus dans le site de vaccination de Mitsamiouli, une femme a pointé du doigt la prise en charge après avoir traversé un mauvais quart d’heure du aux effets secondaires. Tout a commencé au site de Mistamiouli au nord de Ngazidja ce 28 septembre. Après avoir reçu son injection, elle a senti un engourdissement au niveau du bras. Ce qu’elle a tenu à dire en avance aux vaccinateurs qui lui ont demandé de rester assise un instant. « Je les avais prévenus que j’avais des allergies à certains médicaments, ils m’ont rassurée que je pouvais recevoir le vaccin », se souvient-elle.

 

Une demi-heure après l’injection, les vaccinateurs lui ont dit que tout était normal et qu’elle pouvait donc retourner chez elle. Sur la route, elle a perdu connaissance et été conduite aux urgences d’El-Marouf. « Une fois sur place, j’étais installée sur une chaise sans être consultée.  De 12h à 15h, personne n’est venu m’examiner alors que je sentais comme si j’allais paralyser et j’avais aussi du vertige. J’ai interpellé les agents sur place pour avoir pitié de moi, c’est là qu’ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de lit disponible », se souvient-elle non sans amertume. Ensuite, on lui a prescrit des médicaments à sa demande. « J’ai demandé qu’on m’allonge par terre ». Requête refusée.

 

Une fois au portail sur le point de partir, des infirmiers sont venus pour lui dissuader de s’en aller. Lasse, elle ne l’a pas entendu de cette oreille, préférant se rendre dans une autre structure malgré son état d’abattement. Elle a fini par se rendre à Mboueni où la « la prise en charge a été au top » selon ses dires. Dans sa vidéo, elle affirme que les infirmiers d’El-maarouf n’ont pas voulu qu’elle parte avec son dossier « pour des raisons que j’ignore ». Le document qu’elle a présenté devant la caméra est en effet déchiré en lambeaux.

 

Joint par nos soins, la surveillante générale d’El-marouf Djamila Bacar, en service ce jour-là, assure que cette dame « a été examinée et avait reçu une perfusion ». Seulement, admet-elle, « il n’y avait pas de place pour l’hospitalisation ». « Nous lui avons demandé de patienter effectivement sur une chaise le temps qu’on trouve une place pour son hospitalisation mais elle n’a pas voulu entendre raison. Elle a donc décidé de partir. J’ai essayé de la dissuader mais elle avait pris sa décision. J’ai donc demandé qu’elle me donne le dossier médical mais elle s’est entêtée. C’est à ce moment-là, dans cette altercation, que le dossier est déchiré », explique la surveillante générale avant d’ajouter que « la patiente n’avait rien de grave mais juste une crise d’hystérie. J’ai même appelé le centre de Mboueni, on m’a confirmé qu’elle allait parfaitement bien ».

 

Pour rappel, depuis le début de la campagne de vaccination, c’est une énième dénonciation des conditions de prise en charge des vaccinés. Il y a deux mois, un homme est happé par un AVC quelques heures après avoir reçu son injection dans le site de Mitsoudje. Si sur ce cas les médecins avaient écarté tout lien avec le vaccin, l’hypothèse ne sera pas écartée avec cette femme qui décédera quelques jours plus tard à l’hôpital, il y a quelques semaines. Elle a été victime de coma d'acido-cetose diabétique dû à une glycémie très élevée, juste après son vaccin. Le chef des urgences d’El-maarouf a admis des négligences dans les centres de vaccination, n’épargnant qu’un seul sur près de 78 au niveau national. Ceci explique cela…

 

Andjouza Abouheir

 


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