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des Comores

Survivre au Cancer : Le parcours courageux de Mariama vers la guérison

Survivre au Cancer :  Le parcours courageux de Mariama vers la guérison © : HZK-LGDC

Après trois ans de lutte contre le cancer du sein, Mariama Youssouf nous parle de son combat, cette maladie silencieuse. Vaillante et courageuse, elle a survécu et sensibilise à son tour.


Il y a trois ans, un lundi, alors que je prenais ma douche, j’ai remarqué un petit bouton sur mon sein droit. Ne ressentant aucune douleur, je ne m’en suis pas inquiétée. Le lendemain, j’en ai parlé à mon fils aîné, qui, lui aussi, a touché ce bouton et, pris de panique, m’a conseillé de consulter un médecin. Celui-ci m’a prescrit une échographie et m’a orientée vers le Dr Nizar, un chirurgien, pour une éventuelle opération. Comme je n’avais pas de douleur, je n’ai pas pris la situation au sérieux et j’ai retardé l’opération.

Quelques semaines plus tard, des douleurs ont commencé à apparaître. C’est à ce moment-là que j’ai consulté le chirurgien. Après avoir expliqué la situation, il a contacté mon médecin et a décidé de m’opérer. Cependant, après l’intervention, j’ai ressenti que quelque chose n’allait toujours pas. Mon pressentiment s’est confirmé lorsque Dr Nizar m’a demandé de faire une biopsie, mais l’anatomopathologiste était indisponible à cause d’un déménagement. Pendant ce temps, un autre bouton est apparu sur la zone opérée, mais je ne pouvais pas avancer dans le traitement faute de moyens financiers pour la biopsie.

Ce n’est qu’après quatre mois que j’ai pu faire la biopsie. Le résultat est tombé : c’était un cancer. Le chirurgien m’a expliqué qu’il ne pouvait pas gérer la suite du traitement sur place et qu’il fallait que je parte à l’étranger pour des soins. Je n’avais pas les moyens pour cela, mais je me suis remise à Dieu, confiante qu’il me guiderait. J’ai donc demandé qu’il me fasse un certificat. N’ayant pas les moyens d’aller faire les soins recommandés, j’hésitais à en parler à mon fils. Une amie de ma fille avait proposé de m’emmener à Madagascar, mais sans ressources suffisantes pour vivre sur place, je ne pouvais pas accepter.

C’est alors que j’ai croisé le chemin de l’Association Comorienne de la Lutte Contre le Cancer (ACCF) et Madame Zahara, qui ont fait tout leur possible pour que je puisse partir à l’extérieur pour me soigner. Grâce à eux, mon fils m’a annoncé que je partirais pour des soins à l’île Maurice. En 2022, j’ai passé une année entière là-bas et j’étais à l’hôpital Jeetoo, où les médecins ont d’abord soigné l’infection de la plaie avant de commencer le traitement contre le cancer. Les médecins m’ont rassuré que l’intervention que j’avais subie à Mitsamiouli s’était bien passée mais que la plaie était infectée

Les douleurs étaient si intenses à un moment que j’avais même envisagé de rentrer chez moi pour mourir. Mais je suis restée et, après plusieurs traitements on a dû m'emmener en urgence à l'hôpital Victoria. Là-bas, j'ai revu le médecin qui m'avait pris en charge à mon arrivée et qui m'avait rassurée. Il ne comprenait pas pourquoi la douleur persistait et pourquoi la plaie ne guérissait pas. J’ai subi une nouvelle intervention et ils m’ont conseillé de retirer entièrement le sein affecté pour éviter une récidive du cancer dans l’année suivante. J'ai accepté immédiatement, déterminée à guérir.

Aujourd’hui, après près de trois ans de lutte contre la maladie, dont une année passée à l’île Maurice, je suis enfin guérie. Je ne ressens plus aucune douleur et j’ai terminé tous mes traitements. Grâce à l'ACCF et à Madame Zahara, qui ont pris en charge mes frais médicaux, je suis là, en pleine forme. Je suis également reconnaissante à l’oncologue Dr Maoulida qui m’a rassurée de la réussite de mon traitement.

Mon message aux femmes est simple : « faites-vous dépister. Si vous remarquez le moindre signe, n’hésitez pas à consulter. La santé est précieuse, et le dépistage est essentiel pour combattre cette maladie. Même si je dois encore faire des contrôles réguliers, je peux dire que j’ai vaincu cette étape, et je remercie Dieu et tous ceux qui m’ont soutenue ».

 Propos recullis par Andjouza Abouheir  

 

 


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