La Gazette

des Comores

Journée mondiale de la santé 2025 : L’urgence d’investir sur la santé de la mère et de l’enfant

Journée mondiale de la santé 2025 :  L’urgence d’investir sur la santé de la mère et de l’enfant © : HZK-LGDC

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, l’OMS Afrique appelle à une mobilisation urgente contre les décès maternels et néonatals évitables. De ce fait, le pays s’engage à renforcer les actions et à privilégier la santé et le bien être des femmes à long terme.


Cette date marque la création de l’Organisation mondiale de la santé en 1948. Pour cette édition, le thème retenu est « une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir », un appel fort à protéger la vie des mères et des nouveau-nés dès les premiers instants. Selon l’OMS, près de 300 000 femmes meurent chaque année de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. À cela s’ajoutent 2,3 millions de décès néonatals dans le premier mois de vie et 1,9 million d’enfants mort-nés. En Afrique, la situation est dramatique. 20 mères et 120 nouveau-nés perdent la vie chaque heure, ce qui représente 178 000 décès maternels et un million de décès néonatals annuellement. « Il ne s’agit pas simplement de chiffres mais de vies fauchées, de familles brisées, d’avenirs anéantis », souligne dans sa déclaration Dr Chikwe Ihekweazu directeur régional par intérim de l’Oms avant d’ajouter que chaque décès de ce type est une tragédie évitable, une défaite de la solidarité mondiale.

Selon toujours l’Oms, les dernières données disponibles révèlent une tendance préoccupante. Quatre pays sur cinq ne sont pas en voie d’atteindre les cibles de réduction de la mortalité maternelle d’ici 2030. Soixante-cinq pays risquent de ne pas atteindre les objectifs fixés pour la survie des nouveau-nés, dont soixante situés en Afrique. Cette réalité rend la mobilisation encore plus urgente. Malheureusement les Comores ne sont pas épargnées. Dr Soilihi Abdoul Madjid, directeur de la santé familiale, a reconnu des difficultés persistantes. Il a souligné que le nombre de décès néonatals reste très élevé, traduisant des défaillances importantes dans l’offre de soins et la prise en charge des femmes enceintes. Selon lui, les autorités comoriennes, conscientes de la gravité de la situation, ont entrepris des efforts en réponse aux recommandations de l’OMS. Cela inclut le renforcement des soins prénatals, une meilleure présence du personnel médical qualifié lors des accouchements, ainsi qu’un travail de proximité pour sensibiliser les familles, notamment dans les zones rurales et enclavées. « Ces mesures visent à inverser la courbe de mortalité et à garantir à chaque enfant une chance de survivre et de grandir », dit-il.

Présent lors de cette journée, Dr Hissani Abdou Bacar du bureau de l’Oms à Moroni, a évoqué les causes médicales, mais aussi sociales et économiques des décès maternels et néonatals. Pour elle, cette journée mondiale est bien plus qu’une commémoration : « c’est une interpellation collective, un moment pour réaffirmer des engagements, mais surtout pour accélérer les actions. » Elle  a rappelé que la réalisation des objectifs de développement durable dépend en grande partie de la capacité des pays à protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les mères et les enfants. Elle a insisté sur la nécessité d’agir sur les déterminants sociaux de la santé, de renforcer la gouvernance sanitaire, d’impliquer les communautés et de mieux coordonner les efforts entre secteurs.

Face à cette urgence, l’OMS appelle à des réponses structurelles et durables. Elle insiste sur l’importance d’investir massivement dans les services de santé à fort impact. Cela inclut les soins prénatals de qualité, l’accès à des accouchements encadrés par du personnel formé, les soins obstétriques d’urgence et un suivi postnatal rigoureux. Il est essentiel que ces services soient accessibles à toutes les femmes, y compris celles vivant dans les zones les plus reculées ou touchées par des crises. L’OMS appelle aussi à la mise en place de cadres juridiques protecteurs, garantissant aux femmes leurs droits en matière de santé, notamment sexuelle et reproductive. Pour soutenir les pays dans cette lutte, l’OMS Afrique a publié deux rapports détaillés sur la mortalité maternelle et néonatale évitable. Ces documents proposent des stratégies fondées sur des données scientifiques, afin d’aider les décideurs à mettre en œuvre des politiques ciblées, efficaces et équitables.

 Mohamed Ali Nasra

 

 

 


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