L’émissaire de la présidente de la République unie de Tanzanie a évoqué le cas Sambi dans ses discussions avec le chef de l’État Azali Assoumani à Beit-Salam lundi 23 aout dernier, a-t-on appris de source bien au fait du dossier.
La visite éclair de l’ancien chef d’État tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete à Moroni lundi dernier n’est pas passée inaperçue. Elle a bénéficié d’une large couverture médiatique. Mais un point majeur de cette rencontre, à savoir la question Sambi, a échappé à la presse qui a été gavée d’autres sujets, comme l’éventuelle visite de la présidente de Tanzanie à Moroni. En effet, selon nos informations, la nouvelle présidente de la Tanzanie Samia Suluhu aurait demandé à son émissaire, un homme nourri dans les sérails politiques pour avoir été non seulement chef de la diplomatie pendant une décennie mais aussi chef de l’État, d’« utiliser tous ses talents de médiateur pour sensibiliser Azali » sur le cas Sambi.
« Sa mission, du moins sur ce sujet précis, était d’essayer d’ouvrir l’espace de discussion pour que Sambi puisse bénéficier d’une évacuation sanitaire » à l’étranger, nous dira une source diplomatique. Notre interlocuteur explique que c’est M. Kikwete qui a décidé de prendre son bâton de pèlerin « pour sensibiliser Mme Suluhu » sur la question de l’ancien président comorien détenu en prison depuis plus de trois ans, et dont le sort n’est toujours pas fixé faute de procès. « Sa désignation comme émissaire spécial de la présidente tanzanienne traduit le succès de son engagement en faveur des droits élémentaires de l’opposant à Azali. Mais il ne faut surtout pas négliger le fait que sa venue aux Comores était au nom de Samia Suluhu, et non en son nom personnel ».
Ahmed Abdallah Sambi est détenu dans sa résidence de Voidjou au nord de la capitale depuis mai 2018. Il avait fait une déclaration publique contre la réforme constitutionnelle permettant au chef de l’État Azali Assoumani, élu en 2016 grâce à son soutien déterminant, de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024 au moins. Le 2 janvier 2020, le juge d’instruction chargé de son dossier l’avait autorisé « à partir à l’étranger pour des soins médicaux ». Mais les démarches avorteront un peu plus tard, les ténors du pouvoir étant divisés en deux clans sur le sujet. Le gouvernement a annoncé le 11 aout dernier la tenue de son procès « d’ici la fin de l’année », et celui du gouverneur déchu d’Anjouan, Abdou Salami Abdou, détenu depuis octobre 2018, « à partir du 31 aout ». On ignore lequel entre le procès et l’évacuation se tiendra en premier. En tout cas, Azali aurait donné son accord de principe à l’émissaire de Mme Suluhu. Sauf revirement de situation de dernière minute.
TM
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