La Gazette

des Comores

Présidentielle 2024 : Six candidats en lice

Présidentielle 2024 : Six candidats en lice © : HZK-LGDC

La Cour suprême a rendu samedi dernier la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle de 2024. Six candidatures dont celle du président sortant Azali Assoumani ont été retenues, tandis quatre autres, essentiellement issues de la diaspora, ont été rejetées.


Ils sont désormais connus. Les noms des candidats retenus par la Cour suprême pour la présidentielle de janvier 2024 ont été dévoilés avant-hier. Il s’agit d’Azali Assoumani. Le président sortant doit compter sur la remobilisation de son parti la CRC pour se faire réélire. Élu en 2016 pour un mandat de 5 ans non renouvelable, Azali Assoumani a révisé la Constitution en 2018, une réforme que l’opposition a qualifiée de « tripatouillage ». Les nouvelles dispositions lui permettent de rester au pouvoir jusqu’en 2029 au moins. Candidat à sa propre succession le locataire de Beit-Salam est tenu de prendre congé de ses fonctions dans un délai de 72 heures, après publication de cette liste définitive.

 

Le leader du parti Orange Mohamed Daoudou alias Kiki est lui aussi en lice. Celui-ci, débarqué du gouvernement en 2021, peine à convaincre des nouveaux sympathisants. Son passage au ministère de l’intérieur où son bilan est controversé constitue un plomb dans l’aile de sa campagne, ou du moins sa précampagne. Il est considéré par l’opinion comme un produit pur du régime en place malgré les attaques parfois cinglantes qu’il n’a de cesse de faire à l’endroit du gouvernement. Il faut reconnaitre par ailleurs qu’il a une base électorale solide, sa proximité avec le bas peuple oblige. A la présidentielle de 2016, il a récolté 4,20% de voix, le plaçant à la 7e position sur 25 candidats.

 

Deux fois candidat en 2016 et 2019, Mouigni Baraka Said Soilihi, ancien gouverneur de Ngazidja entre 2011 et 2016, jouit d’une certaine renommée malgré un bilan mitigé à la tête de la principale île du pays. Opposant au régime en place, Mouigni ne pourra se contenter que des miettes de l’électorat de l’opposition, Salim Issa Abdillah s’étant taillé la part du lion avec le soutien de la coalition de l’opposition, dont le parti Juwa de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Proche de ce dernier, l’ancien président de l’assemblée nationale Hamidou Bourhane est lui aussi retenu. A l’instar du leader du parti Orange, M. Hamidou est réputé proche du bas peuple. A la présidentielle de 2016, il est placé 6e avec 5.77% de voix.

 

La Cour a rejeté quatre candidatures principalement issues de la diaspora. Tous ont trébuché sur l’épineuse question de la résidence d’un an aux Comores, imposée par la loi (le cadre de concertation des élections a écourté cette période à six mois). « Ces élections étaient censées être porteuses d’espoir pour les Comoriens de l’intérieur et de l’extérieur. Hélas, il y a des forces obscures qui en ont décidé autrement », tempête de son côté Natuk Mouzaoir, jeune candidat recalé basé en France qui estime tout de même que son éviction est injustifiée : « Le code électoral est promulgué le 6 mars 2023. Moi je suis rentré aux Comores quelques semaines après, le même mois, parce que j’ai l’ambition de diriger ce pays ». Le leader du mouvement politique Hury Achmet Said Mohamed, l’activiste Lavane El-anrif célèbre sous le surnom de Jack Lavane, en ont tous fais les frais, recalés pour la même raison que M.Mouzaoir. La Cour estime que « les simples passages ou les courts séjours en Union des Comores ne constituent pas la résidence ». Le quatrième candidat recalé est Miftahou Ali Mbamba. La Cour a pris acte de son désistement. 

 

Andjouza Abouheir

 

 


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